Daredevil : Born Again saison 1
Voilà un retour que beaucoup ont probablement autant espéré que redouté. Daredevil : Born Again se propose en effet de faire revivre le héros Netflix de Hell’s Kitchen sur Disney+, et désormais officiellement intégré au MCU. La qualité des séries Marvel de la plateforme de streaming de Disney étant aléatoire (pour rester poli), il y avait de quoi craindre cette sortie du formol.
D’autant que la production fut émaillée de nombreux déboires créatifs. À tel point que le premier et les deux derniers épisodes de la première saison de 9 épisodes (initialement composée de 18 épisodes, le reste servira finalement à la future saison 2) ont été réalisés par une équipe créative complètement différente de celle responsable du cœur de la saison. L’ensemble a donc probablement été assemblé et remonté avec les moyens du bord. En résulte un show bâtard qui fonctionne miraculeusement assez bien malgré un certain ventre mou et quelques soucis de liant, compensés par un début et surtout une fin qui ne manquent pas d’ambition.
Cauchemar en cuisine
Dès son premier épisode, Daredevil : Born Again tient en effet à rassurer les fans : la série ne sera pas édulcorée par Disney. Il y a de la violence sanglante, des passages viscéraux et des choix radicaux. Signalons cependant aux adeptes de Marvel que si quelques personnages connus passent une tête (y compris certains venus de shows un brin moins regardés comme Hawkeye), il ne faut (pour le moment) pas espérer trop de retours sur le long terme. Les équipes créatives en garde probablement sous le pied pour la saison 2, à moins qu’elles souhaitent véritablement un nouveau départ.
Pendant une bonne majorité de la première saison, Daredevil est d’ailleurs quasiment absent, puisque c’est bien Matt Murdock (toujours incarné par le très charismatique Charlie Cox) qui prend le devant de la scène. Son couple avec la nouvelle venue Heather, ainsi que celui formé par Wilson Fisk et Vanessa, font l’objet de beaucoup de temps d’écran. Sans aller jusqu’à qualifier cette saison de drame psychologique, il ne faut pas s’attendre à de la bagarre sans queue ni tête. L’avocat et le nouveau maire de New York mènent une sorte de duel à distance, tout en restant sur leur ligne respective pour éviter tout nouveau conflit, évidemment inévitable.
Le Diable s’habille en pas là
Si Daredevil : Born Again s’avère un peu moins sombre que le show original long de trois saisons, en laissant un peu de côté la foi de Matt notamment, elle compense en s’inspirant de notre société bien réelle. Entre les violences policières, l’injustice omniprésente qui affecte avant tout les plus démunis, les abus de pouvoir ou encore les méthodes radicales et brutales de Fisk qui rappellent évidemment celles de Trump, difficile de ne pas suffoquer et s’indigner devant la série comme l’on peut le faire devant l’actualité depuis quelques mois. La série de Disney+ est plus que jamais ancrée dans notre réalité, permettant de développer un véritable propos et d’élever le genre série de super‑héros à autre chose que des personnes qui se battent en collants.
Reste que ce retour, bien que globalement réussi, aura besoin de sa saison 2 menée par la nouvelle équipe créative pour s’élever au niveau des meilleurs moments de la version Netflix. Cette première saison, qui permet au héros de prendre son temps pour retrouver ses marques, porte assurément bien son nom et démontre qu’une bonne renaissance n'est pas toujours évidente et ne se fait pas en deux épisodes. Bien joué Disney+, car il est difficile de ne pas avoir hâte de la suite après la conclusion de cette première saison.
