Dans la tête de Charles Swan III
Célèbre graphiste ne manquant de rien, homme à femmes invétéré à Los Angeles, Charles Swan (Charlie Sheen) tente pourtant de se remettre de sa douloureuse rupture avec la jeune et ravissante Ivana (Katheryn Winnick). Afin de surmonter son chagrin, le quadra entreprend un étrange voyage dans les méandres de son inconscient, où il peut se passer tout et surtout n’importe quoi.
Une décennie après CQ, son coup d’éclat parodique sur les films d’exploitation des Sixties, Roman Coppola revient à la charge avec un patchwork stylisé pour cinéphile averti. On l’aura bien compris, le délire arty de Coppola‑fils consiste à dérouler les bribes oniriques d’un western sexy (bien sûr, le désespoir de Swan ne l’empêche pas de changer les Indiens en top‑models), d’enchaîner les panoramas rétro échappés des Seventies et de chorégraphier l’indolente chanson brésilienne Aguas de Marco pour draper la romance avortée dans un parfum de mélo musical.
Toute cette mascarade esthétique et vaguement publicitaire, au détriment du scénario, donne la désagréable sensation que la forme pourrait prévaloir sur l’intérêt dramatique. Dommage, car le décor était pourtant bien planté.