Dans la maison
Professeur de français ordinaire et légèrement désabusé, Germain (Fabrice Lucchini), la cinquantaine bien tassée, est marié à une galeriste d’art (Kristin Scott Thomas). Dans son lycée de banlieue, qui vient tout juste d’adopter l’uniforme, les élèves ressemblent à une masse plutôt homogène, peu curieuse, scolaire, à l’exception d’un petit blond, Claude, toujours assis au fond de la classe.
Un jour, ce dernier rend à Germain une rédaction soignée, bien écrite, dont le contenu l’intrigue. L’enfant y décrit un après‑midi passé chez son meilleur ami, son père frustre, une femme séduisante mais déboussolée et termine son récit par un « à suivre ». Les semaines passent et Claude poursuit son récit, lequel passionne Germain. Mais quelle est la part de vérité dans ce que raconte ce gamin au visage d’ange ? Ne dissimule‑t‑il pas une part de perversité ? Et pourquoi Germain devient‑il accroc à cette histoire qui frôle le voyeurisme au point de devenir esclave des histories rapportées par son élève ?
Réglé comme un métronome, François Ozon tourne un film par an, parfois plus, avec des réussites diverses. Réussites dont fait partie ce Dans la maison, thriller intime et subtil porté par un formidable duo de comédiens : Fabrice Lucchini bien sûr, mais aussi Ernst Umhauer dans le rôle de Claude, jeune acteur qui s’inscrit dans la grande lignée de ces adolescents amènes et inquiétants, manipulateurs et naïfs. Un film tendu, remarquablement bien écrit. À voir.