Cruel Intentions
En 1999, avec Sexe Intentions, le réalisateur Roger Kumble adaptait Les liaisons dangereuses, roman épistolaire de Choderlos de Laclos (XVIIIe siècle) dont l’aura scandaleuse avait déjà inspiré Stephen Frears (1988) avec le tandem infernal Glenn Close‑John Malkovich (Les liaisons dangereuses), suivi de Milos Forman avec Valmont (1989). Portée par Sarah Michelle Gellar et Ryan Phillippe, Sexe Intentions proposait une radiographie implacable de la haute société new‑yorkaise.
Zéro risque mais quelques clins d'œil
Cap cette fois sur un campus de Washington dans ce remake sériel de 8 épisodes actuellement sur Prime Video. Sara Goodman, productrice de Gossip Girl, revient en tant que cocréatrice (avec Phoebe Fisher) et ravive l’étincelle toxique de la série glamour qui révéla Blake Lively. On retrouve l’ambiance bling‑ring de la jeunesse dorée ainsi que son inclination hallucinante pour les coups tordus.
Délocalisée au sein des fraternités étudiantes, la série explore les coulisses d’un microcosme de privilégiés programmé pour nuire. Les complexes intériorisés de classe cèdent plus ou moins la place à la (très à la mode) bataille du genre, encore que cette première saison prend zéro risque avec son lot de personnages archétypaux. De la Queen B, pauvre petite fille riche, au beau‑frère vaguement incestueux qui traîne des casseroles d’enfance.
Petits clins d’œil, toutefois, aux nostalgiques de la version originelle : la décapotable noire rutilante, le style Nineties de la Merteuil et son sautoir croix rempli de cocaïne.