Crossfire
Une évidence saute aux yeux à la vision de ce Crossfire : les séries télévisées américaines ont atteint un tel niveau d’écriture et de forme, qu’un film comme Crossfire semble instantanément à la traîne, presque dépassé, tant ce qu'il propose a été vu mille fois ‑et en mieux‑ sur le petit écran.
Ici, la forme du scénario se veut audacieuse, mais vire au procédé, voire au cache‑misère d’un film qui ne possède ni le budget, ni les acteurs (Chris Klein, ex-rollerballer de McTiernan, catastrophique) à la hauteur de ses petites ambitions.
De quoi s’agit-il ? Deux flics de la brigade criminelle de Detroit se retrouvent pris dans une fusillade (un « crossfire ») au cours de laquelle un indic est tué. Pendant leur interrogatoire, ils réalisent que des policiers corrompus sont impliqués dans l’affaire. Construit en deux parties distinctes, après un face‑à‑face interminable ponctué du flash-back de la tuerie initiale, Crossfire empile tous les clichés du genre sans jamais trouver sa petite voie personnelle. Un produit interchangeable et sans intérêt.