Coup d'éclat
Sète. Fabienne Bourrier (Catherine Frot) est un capitaine de police dont le quotidien est ponctué d’affaires rattachées aux étrangers clandestins ou sans‑papiers. Une nuit, alors qu’elle s’apprête à rentrer chez elle, une mystérieuse jeune fille prénommée Olga débarque au poste. Paniquée, elle évoque son fils et la menace qui plane sur elle. Quelques jours plus tard, son corps est retrouvé, elle s’est visiblement suicidée. Intriguée par cet événement, le capitaine Bourrier ne tarde pas à transformer l’enquête en une affaire privée.
Bien plus qu’une banale investigation, Coup d’éclat réinvente l’itinéraire d’une femme que tout prédestinait à l’enfermement identitaire. La fibre dramatique du film repose ainsi sur ce personnage extrêmement composite. Ici, même les stéréotypes fonctionnent à merveille : Fabienne vit seule avec sa mère malade, possède un chat, ne lésine pas sur l’alcool et, pour que le tableau soit complètement noir, un deuil a stoppé sa vie. Ainsi, il lui fallait côtoyer un univers encore plus sordide que le sien, pour qu’à son tour, elle retrouve un peu d’humanité.
Son odyssée dans une ville, laquelle a troqué sa facette balnéaire contre un versant recouvert de grisaille, accoste le grand vide des usines désaffectées, les emplois à l’arrache au bord des digues humides, les mobile‑home étriqués, garants de la précarité du monde. Seule Catherine Frot illumine ce film noir, avec son interprétation de femme à la fois dure et meurtrie, en quête d’une meilleure route à prendre. Au‑delà de ses ténèbres, Coup d’éclat tend inéluctablement vers une issue optimiste.