Corleone
La vie du parrain de la mafia sicilienne Salvatoré Riina (Claudio Gioè), plus connu sous le pseudonyme de « Toto », et présentée dans une série de six épisodes.
Corleone est un biopic inspiré. Il débute avec une intensité dramatique forte, soit la mort du père de Toto suite à l’explosion d’une bombe, qui ne quittera plus jamais la trajectoire faite de ténèbres et de sang de l’apprenti parrain, jusqu’à son accession totale à un pouvoir déviant.
À partir de ce moment précis, nous comprenons avec Toto, devenu chef de famille, que l’innocence est inexorablement arrachée aux opprimés et qu’il faut choisir son camp. Toto opte pour celui des dominants, exigeant suffisamment de sang‑froid pour le crime, d’instinct pour survivre et de jugeote afin de monter des gros coups sans avoir à en subir les conséquences meurtrières.
De Palerme, le poumon palpitant de la mafia, à Corleone, sa ville natale, on cale ainsi notre pas sur celui de Toto, entre baptêmes, tablées d’amis et autres séquences mémorables d’affrontements, évoquant bien sûr la trilogie du Parrain de Francis Ford Coppola. Difficile donc de s’en défaire, mais l’hommage n’exclut pas la réussite de Corleone. Du fond de sa cellule, Toto Riina ‑le vrai‑ se serait enthousiasmé à la vue de la série diffusée sur la Rai italienne, et s’avoua très satisfait du réalisme de sa biographie.