Coraline
Depuis L’étrange Noël de Monsieur Jack, qu’il avait co-réalisé avec Tim Burton en 1994, et James et la pêche géante en 1995, la carrière d’Henry Selick s’était un peu enlisée (Monkey Bones, une comédie passable avec Brendan Fraser, et les effets visuels de La vie aquatique de Wes Anderson).
Avec Coraline, il signe un retour fulgurant et l’un des plus beaux films d’animation de ces dernières années. Petite fille unique et téméraire, Coraline Jones emménage avec ses parents dans une maison inquiétante qui rappelle celle que Norman Bates occupait avec son cadavre de mère dans Psychose.
Afin de tuer le temps, Coraline explore sa nouvelle demeure et notamment une petite porte condamnée dans laquelle elle ne tarde pas à s’engouffrer. Là, elle découvre un monde identique au sien : mêmes espaces, même chambre et mêmes parents, en plus affectueux et disponibles. Mais le rêve vire au cauchemar lorsqu’elle découvre que ses nouveaux parents veulent la garder pour toujours.
Poétique, effrayant, drôle, bourré d’inventions visuelles, Coraline tient la dragée haute aux meilleures engeances de Burton. Selick signe enfin une fable mordante sur l’obsession de la jouissance et du plaisir de notre société (l’Autre famille), qui dissimule un enfer.