Contronatura
Angleterre, années 20. Sur la route de campagne qui les mène à Brighton, cinq notables sont freinés par un violent orage. Ils trouvent alors refuge dans un manoir lugubre habité par une vieillarde mutique (Marianne Leibl) et son fils Uriat (Luciano Pigozzi). Ensemble, ils organisent une séance de spiritisme, à laquelle leurs hôtes sont conviés.
Pionnier du cinéma Bis, Antonio Margheriti (il réalise également sous le pseudonyme de Anthony M. Dawson) emprunte la voie du fantastique ‑le spiritisme en l’occurrence‑ afin de sonder le passé tumultueux et meurtrier de la bande. Exit la brèche ouverte sur l’au‑delà, attablée, immobile et blafarde, l’inquiétante maîtresse de maison remonte plutôt le temps des faits, à l’instar d’une enquêtrice clairvoyante.
L’investigation convoque naturellement l’utilisation du flashback. La nature pernicieuse des personnages est ainsi révélée au compte‑goutte, tandis qu’à l’étage de l’obscure bâtisse, une idylle homosexuelle vient préciser la disposition érotique du film.