par François Coulaud
25 mars 2022 - 18h13

Contrecoups

VO
Windfall
année
2022
Réalisateur
InterprètesJason Segel, Jesse Plemons, Lily Collins, Omar Leyva
plateforme
genre
notes
critique
5
10
A

Un homme (Jason Segel) s’introduit dans une luxueuse résidence secondaire pour y commettre de menus larçins. Mais le milliardaire propriétaire des lieux (Jesse Plemons) et son épouse (Lily Collins) débarquent à l’improviste. L’intrus est vite découvert et, d’heure en heure, la situation du trio va se compliquer.

 

Après une ouverture vintage évoquant Hitchcock, ce récit évolue plutôt vers le fait divers calamiteux tel ceux qu’adorent le dépeindre les frères Coen. Mais au‑delà de ces influences, ici superficielles, ce que le réalisateur Charlie McDowell (The One I Love, The Discovery) propose surtout, c'est une étude contrastée de caractère.

 

Un huis clos à la loupe

L’intrus campé par Jason Segel (How I Met your Mother, Sex Tape) est taiseux, ce sont donc moins ses dires que ses réactions face aux événements qui éclairent le personnage. Le volubile milliardaire interprété par Jesse Plemons (The Power of the Dog, Fargo saison 2) tombe quant à lui rapidement le masque. Odieux avec ses proches et collaborateurs, narcissique au point de négocier lui‑même à la hausse sa propre rançon, l’homme est une abjection chimiquement pure. L’épouse incarnée par Lily Collins (Emily in Paris, The Mortal Instruments) mettra, quant à elle, plus de temps à dévoiler des failles personnelles pourtant béantes.


Si l’on détaille ainsi les personnages, c’est que Contrecoups est moins le thriller annoncé par Netflix qu’un huis clos. Un genre où la qualité d’interprétation est tout aussi cruciale que la tenue des dialogues. Sur ce dernier plan, le scénario co‑écrit par Charlie McDowell, Jason Segel et Justin Lader s’avère quasi irréprochable. Souvent même joyeusement grinçant. On pourra néanmoins lui faire grief d’un peu trop forcer le trait sur le milliardaire et de ne pas amener de thématiques neuves.


Quelques belles séquences

Du point de vue des performances, on ne trouvera pas grand‑chose à redire à celles de Jason Segel et Jesse Plemons. Tous deux sont parfaits. En revanche, l’interprétation de Lily Collins pourrait faire débat. Et la chose est d’autant plus dommageable pour Contrecoups que le personnage de l’épouse se révèlera rien de moins que le pivot de l’histoire. Durant le film, Lily Collins cumule en effet de vraies belles scènes jouées avec une louable intensité et d’autres où la jeune comédienne paraît absente, presque en pilotage automatique. Ces turbulences d'interprétation et de menues ‑mais récurrentes‑ maladresses de réalisation nuisent à l’ambiance ainsi qu'aux surprises prévues par le script.


À son épilogue, ce long métrage abandonne alors le spectateur entre deux eaux. On sent que Contrecoups aurait pu être sinon un grand, au moins un bon huis clos noir. Mais ses scories formelles et le jeu instable de Lily Collins font qu’on ne s’en remémorera surtout pour quelques séquences joliment troussées.

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cover
Windfall
- de 16 ans
disponibilité
18/03/2022
image
92'
2.35
HD 1 080p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 5.1
Anglais Dolby Digital Plus 5.1
Allemand Dolby Digital Plus 5.1
Espagnol Dolby Digital Plus 5.1
Portugais Dolby Digital Plus 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, allemand, espagnol
7
10
image

Élégante, racée et légèrement dessaturée dans les teintes chaudes, la photographie du film signée Isiah Donté Lee magnifie les intérieurs et extérieurs de la splendide maison servant de décor au film. Aussi à l'aise pour dépeindre des visages autour d'un feu nocturne ou un face‑à‑face dans la pénombre d'un salon, très bien équilibrée dans les lumières, l'image est un pur régal. À noter, le subtil travail colorimétrique des scènes intérieures (renforcement de ton) à mesure que la tension monte dans la maison. Amateurs de 4K Ultra HD, sachez enfin que le film est labellisé HDR Dolby Vision mais propose seulement de la HD. 

7
10
son

En VOST, la piste son capte le moindre murmure et obéit à une logique bien comprise de spatialisation. Néanmoins, à l'exception d'une scène nocturne, les ambiances peuvent manquer de présence. La VF, une fois n'est pas coutûme, est de qualité même si elle n'est pas en rapport avec le timbre VOST pincé de Jesse Plemons et celui, plus caverneux, de Jason Segel.

 

L'ample musique orchestrale du film signée Danny Bensi (Ozark) et Saunder Jurriaans (The Jane Doe Identity) évoque évidemment les belles partitions cinéma des années 50 sans toutefois pouvoir rivaliser.

0
10
bonus
- Aucun

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