par Laurence Mijoin
26 mars 2012 - 11h23

Contagion

année
2011
Réalisateur
InterprètesGwyneth Paltrow, Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law, Marion Cotillard, Kate Winslet
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Il a suffi de quelques jours pour qu’un virus d’un genre nouveau, visiblement en provenance de Chine, se propage à l’échelle du globe, décimant les populations de manière encore plus meurtrière que la grippe espagnole en son temps. Tandis que les victimes et leurs familles luttent, faisant face à un chaos sans précédent, amplifié par la rumeur, internet et les pénuries de nourriture, les scientifiques du monde entier se mobilisent pour trouver un vaccin et remonter à la source du mal…

À son tour, Steven Soderbergh s’attaque au film de virus et au genre post‑apocalyptique, plus vivace que jamais ces derniers temps (28 jours plus tard et sa suite, 28 semaines plus tard, Infectés, The Crazies, La route ou encore Diary of the Dead du maître George A. Romero). S’éloignant des visions fantastiques ou radicales des titres cités, le réalisateur, qui choisit la forme du film choral, prend le parti d’en faire un long métrage réaliste avant tout, décortiquant chacune des étapes de la pandémie.

Mais il y a une dichotomie entre la volonté de vérité à tout crin et la pléiade de stars se bousculant au générique. Outre les têtes d’affiche (Kate Winslet, Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Laurence Fishburne, Marion Cotillard et Jude Law), chaque second rôle ou presque est porté par un acteur de renom, comme par exemple Bryan Cranston (Breaking Bad), John Hawkes (Winter’s Bone) ou encore Elliott Gould (le papa de Monica et Ross dans Friends et autrefois dans M.A.S.H. de Robert Altman). Ce défilé de célébrités, plus opportun pour la saga Ocean’s, a ici pour effet de déconnecter le spectateur des faits tragiques auxquels il assiste. En lieu et place d’anonymes, on ne voit que les visages des stars, certes peu apprêtées, mais stars malgré tout.

Surtout, on se demande où veut en venir Soderbergh. Un constat de la dangerosité de la rumeur et du world wide web ? Une analyse politique de notre monde, clivé entre « pays des suds » et bloc occidental, entre riches et pauvres, entre ceux auxquels on pense et ceux que l’on oublie ? Malgré sa froideur clinique de bon aloi, ce Contagion manque d’engagement, de positionnement franc, effet renforcé par le choix du film choral, pratique quand on ne sait pas vraiment où se placer.

Enfin, choisir de faire du patient zéro (Gwyneth Paltrow) une femme adultère qui sera à l’origine de la contamination du monde entier ‑et également de l’éclatement de la cellule familiale‑ revient à livrer une relecture du péché originel. On mettra cela sur le compte de la maladresse.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
21/03/2012
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 106', toutes zones
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais audio description Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Castillan Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
sous-titres
Anglais, français, italien, allemand, castillan, néerlandais, arabe, tchèque, danois, finlandais, grec, hongrois, islandais, hébreu, norvégien, polonais, portugais, roumain, suédois, turc, russe
8
10
image
Alternance de séquences froides (filtre bleu) et de passages en lumières artificielles à la photo jaune pâle, Contagion ne propose pas une colorimétrie vraiment originale mais reste dans le ton clinique de son sujet. Le Blu‑Ray restitue de manière chirurgicale les détails du film, qu'il s'agisse des gros plans (l'autopsie par exemple) ou des paysages (les buildings de Hong Kong, la nature luxuriante de la Chine…). L'image reste stable dans toutes les conditions de luminosité, avec une compression qui ne parasite jamais les zones sombres, garantit des noirs d'une belle profondeur, des contrastes très marqués et des contours nets.
8
10
son
Seule la VO bénéficie ici du DTS‑HD Master Audio 5.1, la VF devant se contenter d'un Dolby Digital 5.1. Concernant la piste anglaise HD, elle garantit une expérience intense, avec un subwoofer parfaitement sollicité délivrant des basses sourdes et menaçantes, et la musique de Cliff Martinez, présente sur l'ensemble des canaux. Toutefois, le niveau des dialogues est parfois un peu faible en comparaison de la bande originale. Mais l'ensemble respecte la volonté de réalisme du film : les effets sont précis, percutants mais pas grandiloquents. Quant à la VF, elle propose des doublages honorables, d'autant qu'ici, aucun acteur ne livre de véritable performance nécessitant absolument la VO (bien que celle‑ci soit préférable, notamment pour les nuances d'accents), et présente un mixage assez semblable à la version anglaise.
3
10
bonus
- Contagion : les vrais risques (11')
- Les experts de la contagion (5')
- Comment un virus peut changer le monde (2')
- BD-Live
Trois bonus riquiqui qui nous apprennent principalement trois choses : les virus, ça existe vraiment (!), ils représentent un vrai danger pour l'homme et il faut se laver les mains pour éviter les épidémies. Des suppléments on ne peut plus alarmistes et d'une banalité confondante, parsemés de‑ci de‑là d'interventions laconiques des scientifiques consultants et des acteurs. On aurait par exemple aimé entendre plus longuement Kate Winslet, qui explique en quelques mots, dans « Les experts de la contagion », comment elle s'est préparée pour son rôle d'agent de l'Epidemic Intelligence Service.
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