Confession d'un enfant du siècle
Après avoir découvert les infidélités de sa maîtresse, Octave (Pete Doherty) part s’installer à la campagne, dans la propriété de son défunt père. Dévasté par cette trahison, il retrouve pourtant l’amour auprès de Brigitte (Charlotte Gainsbourg, Melancholia), une veuve de dix ans son aînée. Néanmoins, leur idylle passionnelle résiste difficilement à la mélancolie et à l’inclination destructrice du jeune homme pour la débauche, ce fameux « mal du siècle » qui l’assaille et le ronge de l’intérieur.
Adaptation éponyme du roman d’Alfred de Musset, cette confession s’affuble d’un rock people déglingué, sous prétexte que, selon la réalisatrice Sylvie Verheyde, le prolongement du poète rebelle du XIXe serait, aujourd'hui, un musicien transgressif.
Problème : les déboires de Pete Doherty (hors caméra) et ses postures un brin trop maniérées de dandy désinvolte dans le film, ne pèsent pas lourd face à la véritable incarnation du malaise existentiel, pansé ici à coups de séquences lancinantes, à travers lesquelles les corps nus s’enivrent de sexe et d’alcool (quoi de plus évident pour illustrer les déportements d’une jeunesse sacrifiée).
Heureusement, l’interprétation impeccable de Charlotte Gainsbourg atténue ce ratage arty, dépouillé de son intensité littéraire.