par Carole Lépinay
18 juillet 2017 - 16h42

Compte tes blessures

année
2016
Réalisateur
InterprètesKevin Azaïs, Monia Chokri, Nathan Willcocks, Julien Krug, Selim Aymard, Cédric Laban
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Vincent Vlanine (Kévin Azaïs), 24 ans, vit toujours au domicile familial. Avec son père, Hervé (Nathan Willcocks), fraîchement veuf, les rapports ont toujours été compliqués. L’arrivée inopinée de Julia (Monia Chokri), sa nouvelle petite amie, ne va rien arranger…


Plutôt que de trouver les mots à la hauteur de ses sentiments, Vincent se fait tatouer le portrait de ses parents de chaque côté du cou, il rentre enthousiaste à l’idée de le montrer à son père. Au lieu d’y voir un témoignage d’affection filial, le paternel se contentera de juger son manque de ressemblance ainsi que la futilité de la démarche. Une incompréhension mutuelle qui survient juste après la séquence inaugurale et préfigure l’accumulation de faux pas et autres manquements durant le reste de cette bouleversante odyssée œdipienne pour famille recomposée.

 

Car Vincent s’éprend bientôt de Julia. On attendait une histoire éculée de conflit entre fils contrarié et belle‑mère acariâtre, en fait Morgan Simon (jeune cinéaste dont c’est le premier film) nous emmène vers les zones sinistrées du triangle amoureux et de l’incommunicabilité. Couvert de tatouages, Vincent ne s’exprime qu’avec son corps, s’époumone avec son groupe lors de gigs post‑hardcore, à défaut de trouver l’oxygène et sa place à la maison. Une place qui lui est désormais refusée, car en dépit de ses silences et de ses airs bourrus, Hervé tente de les détourner des conséquences pernicieuses d’un ménage à trois.

 

Dans une scène déchirante de contradiction, Vincent le supplie de lui dire « je t’aime ». À son tour, Hervé camoufle son désir de protection en lui ordonnant de décamper. L’accumulation des non‑dits aura raison de cette relation filiale délicate, à tel point que chacun y évaluera ses blessures à l’issue d’un final bouleversant.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
13/06/2017
image
DVD-9, 76', toutes zones
2.40
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Malgré le manque de moyens, ce premier film séduit par son rendu naturaliste. Très peu d'éclairages, des décors du quotidien, mais pas moins de force dans cette image filmée au plus près des comédiens. Des conditions difficiles pour un DVD qui s'en sort plutôt bien.

7
10
son

Les scènes de concert post‑hardcore, saturées et bien tassées, contrebalancent les séquences plus intimes à peine chuchotées, à moins qu'on ne se passe carrément des dialogues (voir la scène de la remise du supermarché). Un grand écart qui donne beaucoup de force au film. L'apport du 5.1 n'est pas audible sur toute la longueur, mais sa présence assure une spatialisation épisodique efficace.

5
10
bonus
- Essaie de mourir jeune (court métrage) (20')
- Réveiller les morts (court métrage) (11')
- Making of de Kévin Azaïs en studio (13')
- Clip Being as an Ocean (5')
- Interview de Morgan Simon (7')
- Mini-interviews teasers (9')
- Bande-annonce

Réalisés respectivement en 2014 et 2016, les deux courts métrages assoient d'emblée le style et les thèmes de prédilection de Morgan Simon. Lors d'un entretien solide, il revient aux origines de son projet et explique pourquoi Kévin Azaïs (très bon dans le registre torturé) est apparu comme une évidence pour le rôle principal. On voit d'ailleurs l'acteur en pleine session d'enregistrement et de traficotages vocaux, afin de rendre crédible son personnage de métalleux. 

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