Cockfighter
Entraîneur de coqs de combat, Frank Mansfield (Warren Oates) perd son meilleur volatile suite à un pari complètement fou. Voiture, caravane et même petite amie sont récupérés par Burke (Harry Dean Stanton), l’heureux vainqueur qui lui reproche sa langue un peu trop pendue. Challenger dans l’âme, Mansfield se lance pour défi de ne plus prononcer un seul mot jusqu’à sa prochaine victoire.
Trois ans après Macadam à deux voies (œuvre majeure du Nouvel Hollywood), Monte Hellman réalise Cockfighter, adaptation du roman éponyme de Charles Willeford (1962). Initié par Roger Corman (coproducteur), ce film particulier autour des combats de coqs (grande spécialité de l’Amérique sudiste) est le moins apprécié du cinéaste. En partie à cause du manque de liberté accordé par Corman qui envisage des scènes racoleuses avec courses de bagnoles et viols de filles.
Malgré des tensions sur le tournage, Hellman parvient à imposer un héros mutique dont une poignée de soliloques révélera l’itinéraire cahoteux. Et qui d’autre que Warren Oates (l’acteur fétiche du cinéaste qui déchire tout dans le chef‑d’œuvre de Sam Peckinpah, Apportez‑moi la tête d’Alfredo Garcia la même année), sa gueule marquée, ses défis silencieux à la vie et à l’amour, son énergie du désespoir, pour nous raconter l’âpreté de l’Amérique des hillbillies ? (stéréotype US pointant les péquins des Appalaches).