Cinquante nuances de Grey
Ça partait déjà mal quand les fans des romans de E.L. James ont fait pression sur la production pour changer de comédien : exit Charlie Hunnam (Sons of Anarchy), jugé trop blond (quel argument), pour le très froid mais brun Jamie Dornan (parfait dans The Fall). Exactement comme dans les romans (re‑argument).
Puis on a vu le clip de la réalisatrice Sam Taylor‑Johnson pour Earned It de The Weeknd, titre censé promouvoir la sortie du film au cinéma. Zéro idée à la minute. Vraiment, on s'est dit que c'était cuit.
Bingo. Après une ouverture ratée et longuette, le film démarre dans un ascenseur : première étreinte en apesanteur, furtive, chaude, intense. Une étincelle qui sera bien seule au milieu d'un océan de froideur. Pudibonde et endormie, Sam Taylor‑Johnson ne filme rien à part des couchers de soleil, des bureaux hyper‑clean, des hélicos tout blancs et des cravaches bien rangées. Nickel, on vous dit.
En bonne élève, la réalisatrice (déjà recalée pour le second opus) a tout lissé comme on lui a dit, fait sauter les passages les plus hot du livre et livré une copie complètement hors sujet. Plus longue de 3 minutes, cette version inédite dévoile quelques pilosités en dessous du méridien. Un film qui ne transgresse rien et fait même reculer.