Chacun sa vie
Les destins croisés de plusieurs jurés et spectateurs d’un procès d’assises à Beaune, alors qu’un festival de jazz ambiance les rues.
Au départ, on ne peut qu’être bluffé par l’assez stupéfiant casting réuni par Claude Lelouch dans Chacun sa vie. Le ban et l’arrière‑ban du cinéma tricolore a prêté son talent et sa voix au film hybride imaginé par le réalisateur, entre comédie, drame, burlesque, romance et comédie musicale.
Le problème, c’est que le tournage commando de Claude Lelouch, imposé par son casting à rallonge (un jour de tournage pour chaque scène), a entraîné une écriture extrêmement lâche. Les saynètes, presque des sketchs entre deux ou trois acteurs, sont construites sur un vague schéma de dialogues et roulez caméras et improvisations !
Parfois, la recette accouche d'une pépite comme la scène solaire entre Béatrice Dalle, prostituée prenant sa retraite, et Éric Dupond‑Moretti, son ultime client. Ou encore un éclat joyeux tel le quiproquo tournant vinaigre entre Jean Dujardin, Antoine Duléry et Johnny Hallyday. Mais le plus souvent, cette méthode impressionniste (en fait un non‑scénario) débouche sur de simples bouts de charbons, des séquences creuses, longuettes et parfois même vulgaires, où le réalisateur laisse libre cours à ses tics de mise en scène. Interminable et assez inexcusable au regard de tous les talents qui ont répondu à l’appel et fait confiance à Claude Lelouch.