Cerise
Cerise (Zoé Adjani‑Vallat, nièce prometteuse d'Isabelle), 14 ans, en paraît 20. Il faut dire qu’elle fait tout pour avec son maquillage outrancier et ses tenues provocantes. Après un énième larcin dans une boutique de prêt‑à‑porter, sa mère (Olivia Côte) décide de l’expédier illico chez son père (Jonathan Zaccaï) en Ukraine. Incontrôlable et centrée sur sa petite personne, Cerise se retrouve en pleine révolution ukrainienne et doit ravaler son mauvais caractère.
Après la désopilante comédie Paulette (laquelle offrait son dernier rôle à Bernadette Laffont), Jérôme Enrico dresse un portrait caricatural mais attachant de l’âge ingrat jeté dans le tourbillon de l’Histoire. Si cette association paraît complètement improbable, elle fonctionne notamment avec l’arrivée en fanfare d’un groupe de petites vieilles fort sympathiques qui font, entre deux verres de vodka, l’éducation politique de la jeune ado et l’aident finalement à s’ouvrir à l’altérité.
Grâce à cette transmission miraculeuse, Enrico rappelle une fois de plus que l’écart générationnel n’existe pas (il n’y a pas d’âge requis pour s’adonner au trafic de drogue, danser sur de la pop ou fantasmer sur un sac ultra‑fashion dans un magazine de mode) et le leader d’un boys band, clone de Matt Pokora, peut très bien cohabiter avec un roman révolutionnaire de Zola dans le monde bigarré d’une ado rêveuse qui se cherche une place.