Ce que le jour doit à la nuit
Algérie, 1939. Après l’incendie qui dévasta leurs terres, le jeune Younès (Fu’ad Aït Aattou) et sa famille sont contraints de s’installer à Oran. Par manque de ressources, Younes est confié à son oncle, un pharmacien de confession musulmane, marié à une Catholique. Menacé par la police à cause de ses idées libérales, il décide de partir pour Rio Salado. Les années passent et Younès, rebaptisé Jonas, connaît l’amitié et l’amour. Une rencontre va bientôt changer sa vie.
En adaptant le roman éponyme de Yasmina Khadra, Alexandre Arcady (Le grand pardon, L’union sacrée) ne lésine ni sur la durée (plus de deux heures trente), ni sur le traitement homérique du sujet universel abordé. La petite histoire, c’est le délitement progressif mais inexorable d’une bande d’amis d’enfance, que la marche vers l’indépendance algérienne n’épargnera pas. Ainsi, propulsé dans le tumulte de la grande Histoire et soucieux d’une promesse faite à la mère d’Emilie (Nora Arnezeder), l’amour de sa vie, Younès vit ses dernières heures d’innocence avec celle de son pays colonisé.
Une fresque, inspirée de modèles hollywoodiens (Autant en emporte le vent), inégale mais louable.