Cat's Eye
Réalisé en 1985 par Lewis Teague (L’incroyable alligator, Cujo), Cat’s Eye se décline en trois sketchs dans lequel un chat mystérieux embarque dans des aventures aussi loufoques les unes que les autres.
Porté par le remarquable James Woods (Videodrome, Casino), le premier segment, Desintox Inc., met en scène un jeune cadre, gros fumeur, dont l’addiction impacte dangereusement la sphère familiale. Dans La corniche, Cressner (Kenneth McMillan), joueur invétéré, lance un défi périlleux à l’amant de sa femme incarné par Robert Hays. Ces deux histoires adaptées du recueil de nouvelles Danse macabre (1978) de Stephen King, sont suivies du Général, un scénario original du romancier dans lequel Drew Barrymore (E.T. l’extra‑terrestre, Scream) interprète une fillette persécutée par un troll diabolique caché dans le mur de sa chambre.
Imprégné d’humour noir, chaque récit ‑envisagé selon le point de vue subtil d’un chat‑ démontre à quel point les hommes sont victimes de leurs propres addictions (le tabac, la fièvre du jeu) et du système (parfois déviant) qui les conditionne. Un lobby anti‑tabac détient le pouvoir de vie ou de mort sur un fumeur patenté, l’oubli des peurs enfantines une fois devenu adulte met en péril la vie d’une gamine…
Les fans reconnaîtront illico les références du maître de l’horreur, comme dans la séquence inaugurale où Cujo, le saint‑bernard enragé du roman (et film éponyme), traque le chat voyageur, ou encore Christine, la voiture rouge maléfique qui sillonne les rues du quartier. Petite touche d’autodérision également, lorsque James Woods devant sa télé n’hésite pas à critiquer le scénario de Dead Zone. Une chouette redécouverte.