Castle saison 1
Rick Castle est un écrivain célèbre, un peu play‑boy sur les bords. Ses romans policiers se vendent comme des petits pains, à tel point qu'un tueur prend bientôt exemple sur les meurtres qu'il décrit dans ses ouvrages pour commettre les siens. Souffrant du syndrome de la page blanche, Castle voit dans l'enquête une opportunité de trouver l'inspiration, et fait équipe avec la jolie inspectrice Kate Beckett. Une association qui va déboucher sur une collaboration régulière, l'esprit de déduction et la personnalité décalée de Castle permettant de résoudre plusieurs affaires...
Avec la multiplication des séries policières aux États‑Unis, la recette d'un épisode modèle est devenue claire comme de l'eau de roche. Un meurtre intrigant, une enquête, un premier suspect qui n'est en général pas le bon, un second suspect, souvent le bon, et hop, résolution de l'enquête. Une fois sur trois, pour brouiller les pistes, les scénaristes tentent de faire les malins en introduisant un coup de théâtre désignant finalement le premier suspect, que l'on croyait innocent, comme le vrai coupable. Bref, autant dire qu'on commence à s'ennuyer ferme devant les séries policières.
Dès lors, comment attirer le spectateur et le scotcher à la télévision une fois par semaine pendant 42 minutes ? La réponse est simple : les personnages. Là où le cinéma grand public semble aujourd'hui tout miser sur le visuel et les concepts, le petit écran retrouve le goût des protagonistes attachants, dont la personnalité se révèle via de petits détails. C'est ainsi que Castle parvient à trouver son propre ton, grâce au personnage de Rick Castle, romancier cool mais futé, interprété par le très drôle et charismatique Nathan Fillion (vu dans la série Firefly et le film Horribilis), qui porte littéralement le show sur ses épaules. L'alchimie avec sa partenaire Stana Katic (vue notamment dans Quantum of Solace) fonctionne, leur flirt constant rappelant le chassé‑croisé amoureux des héros de X‑Files (on retrouve d'ailleurs derrière la production de Castle l'un des hommes forts de la fameuse série fantastique, Rob Bowman).
Cette première saison enchaîne les enquêtes classiques dans un climat de comédie rafraîchissant à défaut d'être novateur, mais il est dommage que le fil rouge de la série (le meurtre de la mère de Kate) tarde à se mettre en place. Il sert toutefois d'efficace cliffhanger, suffisamment accrocheur pour que l'on attende avec une impatience raisonnable la saison 2 (le 1er décembre en DVD chez le même éditeur).