Casse-tête chinois
Qu’il est loin le cap de la trentaine où les interrogations existentielles de Xavier (Romain Duris) rimaient avec histoires d’amour à la chaîne, aventures sans lendemain et filles en abondance, comme autant de « poupées russes » à collectionner dans un quotidien nomade, partagé entre Londres et Saint‑Pétersbourg. Il faut dire qu’une décennie s’est écoulée, la femme, les gamins et l’âge de raison ont déboulé, mais aux antipodes de l’autoroute balisée et prévisible, Xavier s’apprête à divorcer, Wendy (Kelly Reilly) part vivre à New York, et lui aussi, car il est hors de question de vivre trop loin de ses enfants.
Dernier chapitre d’une trilogie commencée en 2002 avec L’auberge espagnole, Casse‑tête chinois campe les doutes de son protagoniste dans un New York tentaculaire, parfaitement raccord avec le cheminement parfois sinueux qu’il emprunte, autant pour l’écriture de son roman qu’en matière relationnelle. La vie est décidément bien compliquée pour Xavier, dont le déracinement le rapproche d’Isabelle, son amie lesbienne enceinte de lui, et Martine, son ex à nouveau célibataire.
Cédric Klapisch achève, avec happy end consenti à l’appui, les hauts et les bas d’une génération finalement bien ordinaire, mais incarnée par des comédiens arrivés à pleine maturité. Sans doute le meilleur des trois longs métrages, le plus abouti en tout cas. Un bon moment ponctué de quelques beaux éclats de rire (voir le retour surprise au plus mauvais moment d'Isabelle/Cécile de France, habillée comme un clown, dans l'appartement de Xavier/Romain Duris).