Case départ
Joël (Thomas Ngijol) et Régis (Fabrice Éboué) n'ont rien en commun à part leur père antillais. L'un rejette en bloc la société qu'il juge responsable de tous ses échecs et vit de petits larcins, tandis que l'autre est si parfaitement intégré qu'il frôle les blagues racistes avec un plaisir non feint.
Mais un coup du sort va les réunir et les projeter au XVIIIe siècle, en pleine période esclavagiste. Les voilà donc de retour au pays de leurs racines, en slip fluo moulant, prêts à être vendus à une famille de colons ayant fait fortune dans la canne à sucre. Seul moyen de s'en sortir : coopérer pour retrouver au plus vite leurs pénates en France. L'aventure s'annonce difficile. D'autant que ces deux fortes têtes ne vont pas passer inaperçues parmi leurs ancêtres esclaves…
Thomas Ngijol et Fabrice Éboué nous font le coup des Visiteurs version exotique, avec comique de situation en rafale et torpillage de clichés raciaux sur fond de lutte des classes. Sans être d'un rythme trépidant, Case départ a le mérite de faire drôle avec ce qui ne l'est généralement pas du tout. La plupart du temps, cela passe même plutôt bien, même si l'on regrette le côté bien trop sage de cette aventure, qui aurait gagné en drôlerie à laisser tomber des intrigues secondaires un peu lourdes au profit d'une confrontation plus appuyée XVIIIe/XXIe siècle.
Quelques gags sortent tout de même du lot et la séquence avec Michel Crémadès en marchand juif ignorant encore Hitler et la Soah vaut son pesant de cacahuètes. Dommage que tout le film hésite à ce point entre les genres.