Carry-On
Disons‑le d'emblée, le nouveau film d’action de Noël de Netflix, Carry‑On, est raté. Il met en scène Ethan (Taron Egerton), un jeune agent de la sécurité aérienne qui doit affronter le chantage d’un mystérieux passager le menaçant de faire passer un colis dangereux à bord d’un avion la veille de Noël.
Difficile de ne pas voir que l'ambition de départ de ce Carry‑On, si on peut qualifier ainsi ce retour d’IA mal programmée, tient avant tout dans une tentative vaine de tourner un nouveau Die Hard 2. Le résultat est proche du néant cinématographique total, et son héros, Taron Egerton, pourtant si bon dans Kingsman, a ici autant de charisme qu’un Big Jim surmaquillé. Ne comparons même pas avec Bruce Willis, l’ambulance est déjà sacrément mal en point.
Où est le scénario ?
On passera sur le début laborieux et candide où le jeune agent de sécurité et sa compagne vont avoir un bébé, l'occasion, pourquoi pas, de repasser le concours de policier raté une première fois. Puis après de longues minutes passées à regarder des écrans et des valises, le film semble enfin vouloir décoller mais Jaume Collet‑Serra (Sans identité, Night Run) cale en route et fait clairement le minimum côté mise en scène, tout comme les acteurs dans des rôles secondaires, à commencer par Dean Norris (Breaking Bad) et Jason Bateman (Game Night) qui pensent visiblement très fort à leurs impôts.
Sortie de route
Tout part à vau‑l'eau dans ce film, même les effets spéciaux censés simuler un simple trajet en voiture. À ce propos, petit coup de gueule sur cette mauvaise habitude à Hollywood, où les fonds LED ont remplacé les vrais travellings, et ça se voit. Dans Black Doves par exemple, mini‑série aussi sur Netflix, un acteur oublie carrément de tourner le volant et ne regarde même plus la route. Récemment, Steven Spielberg a donné son avis sur les décors générés par ordinateur : « Je pense que lorsque vous construisez un décor en 3D et que les acteurs entrent dans ce décor, ils sont stimulés. Ils ont des idées […] Je suis triste pour le jour où les décors existeront dans le cyberespace et non dans la vie réelle ». Force est de constater que cela ne fait que commencer et que c’est déjà irregardable. À bon entendeur.