Carol
New York, années 50. Prisonnière d’un mariage malheureux, Carol (Cate Blanchett) trouve une échappatoire auprès de Therese (Rooney Mara), une jeune employée rencontrée dans une boutique de Manhattan. Les deux femmes sympathisent et ne tardent pas à s’éprendre l’une de l’autre.
Dans Loin du paradis réalisé en 2003, Todd Haynes décelait déjà les fêlures cachées derrière les apparences d’une famille modèle. Cathy Whitaker (inoubliable Julianne Moore en épouse dévouée) devait composer avec l’homosexualité de son mari (Dennis Quaid), celui-ci la considérant par ailleurs comme une maladie. Des révélations fortes venaient ainsi bousculer les conventions de l’Amérique corsetée des Fifties.
Réalisé quinze ans plus tard, Carol poursuit cette étude de mœurs, si ce n’est que la protagoniste, mère de famille, souhaite précisément s’affranchir du carcan conjugal et ne nie pas les suppositions de son époux quant à une liaison ambiguë avec son amie Abby (Sarah Paulson). Une orientation sexuelle assumée en partie, bien que l’idylle passionnée entre les amantes peine à nous transporter. La faute à une certaine apathie provenant de la jeune vendeuse inexpérimentée, et à une absence de prise de risques compte tenu de nos attentes (en termes de mise en scène, d’identification aux personnages) face à une romance interdite.