Carnage
Dans un jardin public, deux gamins de 11 ans se battent et se blessent. Les quatre parents s'interpellent les uns les autres. Très vite, la demande d’explication se transforme en affrontement. Et la situation dégénère totalement.
Mais où est donc passé le réalisateur du Locataire, Rosemary’s Baby, Répulsion et Chinatown ? Adaptant la pièce de Yasmina Reza, Le dieu du carnage, Roman Polansky s'éloigne du sujet sulfureux attendu pour livrer une copie molle, sorte de huis clos peinant à dépasser le cadre du théâtre filmé. Prisonnier d'un décor étriqué, osant à peine un traveling, il capte de loin les réactions montant crescendo de personnages confrontés à une situation initiale pourtant dérisoire. Échanges conventionnels, sans aspérités, ennui au tournant.
Au final, Polansky, neutre, ne choisit aucun point de vue, ne défend aucun personnage. Les comédiens, remarquables, sont comme des Ferrari égarées sur un plateau d'auto‑tamponneuses. Du cinéma ronronnant qu'on ne lui connaissait pas.