Captain America : Brave New World
En cette année 2025, Disney et Marvel jouent gros. En perte de vitesse quasi constante depuis la diffusion en 2019 de l'apothéose Avengers : Endgame, l'univers cinématographique Marvel peine à captiver et à convaincre fans comme nouveaux venus. Il lui fallait donc rapidement une claire victoire sur le petit ou surtout le grand écran pour attirer à nouveau les foules et démontrer que la formule n'est pas rouillée. Disons‑le d'entrée de jeu, ce n'est pas Captain America : Brave New World qui va freiner la chute du MCU. Bien au contraire.
Un enchaînement de Falconneries
Désormais derrière le bouclier de Captain America après le départ de Steve Rogers, Sam Wilson (Anthony Mackie) se retrouve ici mêlé à un complot international dans un contexte où vient d'arriver au pouvoir un nouveau président américain. Ce dernier n'est autre que l'ancien général aux méthodes radicales Thaddeus Ross (incarné jusqu'à son décès en 2022 par William Hurt, remplacé ici par Harrison Ford). Il est bien sûr préférable d'avoir vu L'incroyable Hulk (mais aussi Falcon et le Soldat de l'hiver ou Les Éternels) pour se gargariser des multiples références, sinon le semblant de scénario devrait suffire pour saisir les rares subtilités de l'intrigue.
Car il est impossible, tout au long du film, de ne pas sentir les difficultés rencontrées par les équipes durant la production mouvementée de Captain America : Brave New World. Plus d'une fois, l'intrigue et sa manière d'avancer n'ont aucun sens et font soupirer, même pour un film d'action de super‑héros pas vraiment pensé pour une trop grande complexité de narration. Assez peu expérimenté, Julius Onah essaie parfois d'invoquer l'esprit du sympathique thriller Le Soldat de l'hiver, sans jamais y parvenir.
Là où ce dernier, comme de précédents films d'ailleurs, interrogeait assez justement la place du super‑héros dans la société, le racisme ou encore l'héritage, dans Captain America : Brave New World, ces sujets sont à peine survolés, voire absents. Dans le contexte sociétal et politique compliqué actuel, il y avait un véritable boulevard pour traiter de sujets intéressants entre deux bagarres. Mais non, rien, cet énième blockbuster ne raconte presque rien.
Les multiples scénaristes et une partie du casting (dont Harrison Ford, que l'on adore pourtant dans l'excellente série Shrinking sur AppleTV+) tentent bien d'insuffler un peu d'âme à cette coquille, en vain. Difficile alors d'être investi devant la toile, d'autant que ce quatrième Captain America ne fait que très peu avancer l'intrigue globale du MCU. Son unique scène post‑générique est d'ailleurs à l'image du film : inutile et même redondante pour les fans. Reste ses phases d'action tout juste correctes (quand des fonds verts évidents ne viennent pas piquer les yeux). Elles ne permettent pas de sauver un film qui sera malheureusement vite oublié.
Plein le Hulk
Bref, Captain America : Brave New World, 35e film du MCU, n'a rien de brave (courageux) car il ne prend aucun risque, n'a rien de new (nouveau) car il n'apporte rien de déjà vu, et n'a rien de world (monde) car il ne fait quasiment pas avancer l'univers cinématographique Marvel. Espérons que Thunderbolts* et Les 4 Fantastiques parviendront à proposer quelque chose de frais qui pourrait donner envie d'y croire à nouveau.
