Candyman
Helen Lyle (Virginia Madsen) et son amie Bernadette (Kasi Lemmons) préparent une thèse sur les légendes urbaines. Un jour, elles ont le privilège de nourrir leurs recherches avec un fait divers concret. En effet, dans le quartier défavorisé de Cabrini Green, une femme a trouvé la mort dans sa baignoire, terrassée par « Candyman », un homme noir doté d’un crochet qui surgirait du miroir des salles de bain. Penchant d’abord pour l’hypothèse du tueur en série, Helen ne tarde pas à être confrontée à des phénomènes qui dépassent l’entendement. Sa vie et celle de ses proches sont bientôt menacées par un mythe devenu réel.
Que deviendrait une légende horrifique si elle cessait d’être redoutée, chuchotée dans des contrées diverses, cauchemardée et transmise durant des siècles et des siècles ? Candyman aborde ainsi la question de la pérennité du mythe et de sa vraisemblance.
Dans les corridors insalubres et les intérieurs décatis de son territoire, Helen abandonne peu à peu son athéisme radical pour suivre le chemin risqué du fabuleux. Ce que son mari adultère, la police et les médecins prennent pour de la folie, s’avère être la matérialisation de ses croyances. Tout comme la jeune femme, la communauté du ghetto a promis, malgré elle, l’éternité à son ouaille jadis martyrisée par des Blancs.
Cette histoire, peu importe finalement qu’elle soit authentique ou inventée, s’enracine pour toujours dans l’imaginaire collectif, et si son nom est invoqué cinq fois face à un miroir, la paroi qui protège la réalité du mythe destructeur s’effondre littéralement. Un petit classique du cinéma d'horreur des Eighties.