C'étaient des hommes !
De retour aux États‑Unis, Ken Wilczek (Marlon Brando) doit endurer les terribles séquelles de la Seconde guerre mondiale. Désormais paralysé, il est immobilisé dans un hôpital pour paraplégiques et refuse tout contact avec le monde qui l’environne. Il rejette même l’aide de sa fiancée, Ellen (Teresa Wright). Cependant, entouré par d’autres blessés de guerre, l’aigreur et le refus de la résignation vont succomber au désir de s’en sortir.
Avec sa dimension documentaire, C’étaient des hommes ! utilise la distance comme rempart à l’évidence mélodramatique qui le guettait. De véritables estropiés de guerre servent un récit finalement fondé sur cet autre héroïsme, celui d’après‑guerre, qui appelle tant à la dignité qu’au dépassement de soi.
Cloués sur un lit ou dans leur fauteuil, ces hommes, hyper‑conscients de leur nouvelle condition, préfèrent l’humour et l’auto‑dérision à l’apitoiement inutile. Pour son premier rôle, Marlon Brando côtoya les patients d’un hôpital spécialisé plusieurs semaines durant. Son jeu, façonné par la « Méthode », innerve le film d’une intensité sanguine.