Bus Palladium
Paris, à une époque où la discothèque rock le Bus Palladium connaissait son heure de gloire. Cinq amis de longue date forment Lust, groupe de rock qui connaît une ascension fulgurante. Mais l’arrivée de la renversante Laura (Élisa Sednaoui) va semer la zizanie entre Manu (Arthur Dupont), chanteur torturé et éperdument amoureux de sa belle, et son meilleur ami Lucas, guitariste du groupe (Marc‑André Grondin). Rivalités, ego trip et crises de nerfs : Lust va‑t‑il résister aux turbulences ?
Pour son premier film en tant que réalisateur, l’acteur Christopher Thompson (fils de Danièle), également scénariste, livre un récit assez convenu, aux ellipses malheureuses, qui ne parvient pas à s’éloigner des clichés du genre. Ici, les jeunes rockeurs ont la mèche rebelle de circonstance, mais des personnalités trop figées et stéréotypées pour convaincre. Le film revendique clairement une attitude rock’n’roll (voir la présence de Philippe Manœuvre dans son propre rôle, en tant que journaliste de Rock & Folk), mais il n’en a que les apparats.
Le metteur en scène reste donc trop sage par rapport à son sujet, oubliant de lui apporter un soupçon d’audace et d’originalité. Écueil que l’on retrouve au niveau de la bande originale, composée par Yarol Poupaud (frère de Melvil et guitariste de FFF), trop proprette et pop par rapport aux velléités du film. Même l’un des personnages, incarné par Marc‑André Grondin, critique les paroles de leur chanson principale lors d’une répétition, truffée de « non, non, non » bateau.
Heureusement, le film a pour lui son casting, notamment ses deux acteurs principaux, le Québécois Marc‑André Grondin (vu dans le génial C.R.A.Z.Y.) et Arthur Dupont en leader suicidaire, aux faux airs de Michael Dexter C. Hall et de Jim Morrison. A l’instar des autres membres du groupe, ils font montre d’un véritable talent pour la musique et la scène, ce qui contribue à rendre crédibles les quelques séquences de concert.