Buried
Si l’idée de passer 90 minutes dans un ascenseur privé d’électricité ou dans un cercueil à 10 m sous terre vous séduit, Buried est fait pour vous. Les autres, les claustrophobes et les amateurs de grands espaces, si un film doit vous faire fuir, c’est bien celui‑là.
Dans Buried le bien‑nommé (« Enterré »), nous voici donc enfermés dans une boîte sous des tonnes de terre, en compagnie de Paul Conroy (très convaincant Ryan Reynolds, La proposition), un camionneur américain qui a eu la très mauvaise idée de partir en Irak afin de trouver du boulot.
Dans le cercueil où se réveille Conroy, un briquet (pour la lumière) et un téléphone portable à la batterie à moitié pleine, grâce auquel il pourra entamer une interminable campagne de libération. Le film possède toutes les qualités, mais aussi les limites d’un brillant exercice de style qui remonte sans doute à 1944, lorsque Hitchcock tournait déjà un film de guerre sans jamais sortir d’un canot de sauvetage (Lifeboat).
De plus en plus suffoquant, Buried en profite aussi pour glisser vers une satire dévastatrice de la présence américaine en Irak qui, de ce point de vue, en dit aussi long que Green Zone ou Fair Game. La limite de Buried tient bien sûr dans la nécessité d’étirer un scénario qui aurait pu être bouclé en trois petits quarts d’heure, à l’image d’un bon épisode de La quatrième dimension auquel le film (et sa chute) fait parfois penser. Une expérience éprouvante à vivre, ne serait‑ce que pour le plaisir d’ouvrir enfin sa fenêtre à l’issue de la projection.