par Jean-Baptiste Thoret
28 février 2011 - 18h24

Buried

année
2010
Réalisateur
InterprètesRyan Reynolds, Robert Paterson (voix off), José Luis García Pérez (voix off)
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Si l’idée de passer 90 minutes dans un ascenseur privé d’électricité ou dans un cercueil à 10 m sous terre vous séduit, Buried est fait pour vous. Les autres, les claustrophobes et les amateurs de grands espaces, si un film doit vous faire fuir, c’est bien celui‑là.

Dans Buried le bien‑nommé (« Enterré »), nous voici donc enfermés dans une boîte sous des tonnes de terre, en compagnie de Paul Conroy (très convaincant Ryan Reynolds, La proposition), un camionneur américain qui a eu la très mauvaise idée de partir en Irak afin de trouver du boulot.

Dans le cercueil où se réveille Conroy, un briquet (pour la lumière) et un téléphone portable à la batterie à moitié pleine, grâce auquel il pourra entamer une interminable campagne de libération. Le film possède toutes les qualités, mais aussi les limites d’un brillant exercice de style qui remonte sans doute à 1944, lorsque Hitchcock tournait déjà un film de guerre sans jamais sortir d’un canot de sauvetage (Lifeboat).

De plus en plus suffoquant, Buried en profite aussi pour glisser vers une satire dévastatrice de la présence américaine en Irak qui, de ce point de vue, en dit aussi long que Green Zone ou Fair Game. La limite de Buried tient bien sûr dans la nécessité d’étirer un scénario qui aurait pu être bouclé en trois petits quarts d’heure, à l’image d’un bon épisode de La quatrième dimension auquel le film (et sa chute) fait parfois penser. Une expérience éprouvante à vivre, ne serait‑ce que pour le plaisir d’ouvrir enfin sa fenêtre à l’issue de la projection.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
22/03/2011
image
BD-25, 91', zone B
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
Encore plus éloquent que le DVD, qui faisait déjà des prouesses avec la compression Mpeg2 et l'ambiance définitivement hermétique du film. Un vase clos ultra‑sombre éclairé en intermittence par un Zippo ou une torche aveuglante… Un vrai challenge technique, qui non seulement retranscrit ici l'ambiance « poisseuse » désirée, mais fait un sans‑faute ou presque (de rares fourmillements) au niveau de la précision chirurgicale de rendu. On perçoit la moindre goutte de sueur perler sur le front du héros, et l'on suffoque d'autant plus avec lui… Implacable.
8
10
son
Peu de différences notables en termes d'efficacité entre VO et VF. Cela dit, on note que de nombreux bruitages ne sont pas du tout identiques sur les deux pistes, offrant une très bonne ambiance, chacune à leur manière. Par contre, le film étant basé essentiellement sur des cris, des murmures et des lignes de dialogues aussi ciselées qu'efficaces, autant profiter du jeu originel du comédien. La VO a aussi le mérite de mettre davantage en scène l'espace sonore à l'arrière et les nombreux impacts de graves, contrairement à la VF au débit pourtant supérieur, mais qui concentre les voix à l'avant. Un joli travail sur les détails et les bruitages.
7
10
bonus
- Dessous du tournage (17')
- Voix off (6')
- Effets 3D (3')
- Effets sonores (6')
- Ryan Reynolds face au serpent (7')
- Mouvements de caméra (13')
- Effets spéciaux (7')
- Bandes-annonces VF/VO
D'excellents bonus (les mêmes qu'en DVD) qui révèlent les contraintes techniques liées à un tel tournage, à la fois pour l'équipe et le comédien. Aussi bien pour la santé physique que mentale de ce dernier, le tournage ne pouvait dépasser dix‑sept jours (position inconfortable, obscurité…). On apprend aussi que différents cercueils ont été conçus : des petits, des gros, des longs, des hauts, des moitiés… Ceci afin d'inventer des plans et cadrages toujours différents, et ne jamais lasser. Un exploit. Le reste des modules est tout aussi intéressant, des voix off aux effets spéciaux (le serpent réel et numérique). De quoi découvrir les coulisses en compagnie d'un jeune cinéaste à suivre, Rodrigo Cortés.
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