Broadway Therapy
C’est une belle thérapie à laquelle nous convie le vétéran Peter Bogdanovich, 75 ans, figure clé (La dernière séance, La barbe à papa, Mask) et problématique du Nouvel Hollywood ‑l’homme a très tôt planté le drapeau de ses rêves sur les terres des vieux maîtres, Ford, Welles, Hawks, McCarey‑.
Bodga revient donc, et c’est une bonne nouvelle, en renouant avec la veine slapstick de Quoi de neuf doc ?, Cat’s Meow et de Tout le monde riait. Comédie vintage flanquée d’un casting impeccable, Broadway Therapy (She’s Funny That Way en anglais) suit les péripéties rocambolesques d’un metteur en scène de Broadway joué par Owen Wilson qui, dans un hôtel new‑yorkais, croise la route d’une escort‑girl de Brooklyn rêvant de devenir comédienne, et lui offre de changer de vie. Très vite, on se rend compte que l’homme est coutumier du fait : philanthrope maladif, il a pris pour habitude d’aider des prostituées à réaliser leurs rêves profonds. Mais ce jour‑là, sa femme a décidé de venir soutenir son mari.
Une pincée de Lubitsch, une humeur à la Woody Allen, des dialogues savoureux et des quiproquos en rafale, ce film écrit dans les années 1990 avec son ex‑femme Louise Stratten et mise au frigo suite à la mort de John Ritter, qui devait interpréter le rôle principal, retrouve l’optimisme des jours glorieux de la comédie hollywoodienne. Elle témoigne enfin de l’incroyable vitalité d’un cinéaste dont la carrière, remarquable et en dents de scie (plus de flops que de succès), compte parmi les plus riches du cinéma américain de ces quarante dernières années. Un régal.