Brimstone
La fille d’un révérend sadique tente depuis sa plus tendre enfance de lui échapper à travers un Ouest malfaisant et malfamé.
Que les choses soient claires, Brimstone est un film vulgaire qui tente de masquer le vide abyssal de son scénario par une course à la surenchère proprement insupportable. À côté, Irréversible de Gaspard Noé passe pour un épisode aseptisé de Babar. Le réalisateur lorgne d’un œil torve vers la Nuit du chasseur, Leone et Tarantino, sans jamais pouvoir rivaliser une seule seconde ni dans le moindre plan ni dans la moindre scène.
Sa mise en scène, parlons‑en. Lourde et suffisante, elle laisse pantois tandis que le sadisme du scénario révolte. 2h28 de complaisance vulgaire durant lesquelles l’héroïne, Liz, est battue, fouettée et violée par son père et par des milliers de clients patibulaires dans le clac où elle échoue. Avant d'assister au suicide de sa mère par pendaison, à l’exécution de son fils adoptif et de son nouveau mari qui, au préalable, a été éviscéré et étranglé avec ses propres tripes. Un peu plus loin, sa meilleure amie est tuée au couteau après s’être fait couper la langue. Langue que Liz va elle‑même être aussi obligée de se trancher. Ultime calvaire avant de se suicider par noyade, elle verra son père violenter sa petite fille avant de s’immoler par le feu.
Bien difficile dans ces conditions pour Dakota Fanning de faire vivre un personnage improbable. Quant à Kit « Jon Snow » Arrington, il ne fait que passer par là sans conviction une dizaine de minutes. On l'aura compris, sous prétexte de tourner un western féministe, le réalisateur expose dans ses moindres détails et avec délectation sa fascination pour le sordide. Il ne tient qu’à vous de ne pas le suivre sur ce chemin nauséeux et vide de sens. Consternant.