par Laurence Mijoin-Duroche
09 juin 2010 - 15h33

Bright Star

année
2010
Réalisateur
InterprètesAbbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider, Kerry Fox, Edie Martin, Thomas Sangster
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Londres, 1818. Jeune femme toujours au fait des tendances et de la mode, Fanny Brawne (Abbie Cornish, Elizabeth, l'âge d'or) excelle dans l’art de la couture, si bien qu’elle s’habille de la tête aux pieds avec ses propres créations. Son voisin, le talentueux John Keats (Ben Wishaw, Le parfum, histoire d’un meurtrier), vit chichement de ses poèmes. Fanny lui rend régulièrement visite, à la fois intriguée par ce jeune homme au visage d’ange et complètement réfractaire à ses vers. Opiniâtre, la jeune femme va s’investir dans la lecture de recueils de poèmes. Touché par ses efforts, Keats accepte de lui donner des leçons de poésie. Irrémédiablement attirés l’un vers l’autre, les deux êtres tombent éperdument amoureux. Mais leur rang social et une terrible maladie va les empêcher de vivre pleinement leur passion…

Réalisatrice émérite de La leçon de piano (Palme d’or en 1993), la cinéaste néo‑zélandaise Jane Campion livre avec Bright Star un film d’un romantisme pur, dépourvu de toute connotation mièvre. Dans cette histoire d’amour aussi passionnelle que contrariée, inspirée du destin tragique du brillant poète britannique John Keats (1795‑1821), on décèle évidemment un soupçon de Roméo et Juliette. Les amants, vivant leur passion en catimini, font fi de toute considération d’ordre social ou financier. Lui n’a pas la fortune exigée pour demander la main de sa bien‑aimée ; elle n’a que faire des histoires de dot et de conventions.

Dévorants et chastes, les sentiments des tourtereaux sont pourtant brimés par leur entourage, personnages habitués à contourner les difficultés plutôt qu’à gagner leur liberté. À ce titre, la mère de Fanny (interprétée par Kerry Fox, La révélation) illustre parfaitement ces obstacles sociaux, certes désuets mais qui résonnent encore au sein de notre société contemporaine. Compréhensive et aimante, elle craint les qu’en‑dira‑t‑on, le bouleversement des règles de bienséance. Toujours dans l’empathie, cette dernière n'est rien face à l’acerbe Charles Brown (Paul Schneider), ami poète de Keats, toujours prompt à juger son interlocuteur en fonction de son intérêt.

Finalement, et malgré les apparences, Bright Star est en ce sens résolument moderne, puisqu’il synthétise tous les obstacles à la passion et à la liberté. La superbe photographie, véritable symphonie pastorale, et la mise en scène subtile, servent de métaphore aux sensations éprouvées par les amoureux : une campagne en fleurs, un rideau qui s’envole, la fragilité d’un papillon, la menace de l’automne, l’hiver sonnant le glas. Soit les quatre saisons à l’échelle d’une passion.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
19/05/2010
image
BD-50, 119', zone B
1.85
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
La photographie naturaliste, entre teintes pastorales d’une garden party estivale, couleurs d’un hiver rude et doux intérieurs dans les tons sépia, est parfaitement restituée, même si l’on note un léger effet de voile sur certains plans, atténuant de fait le piqué. La définition aurait pu être meilleure, mais cela n’enlève en rien la beauté des plans, alternance de scènes baignées de soleil et de séquences tout en clair‑obscur, comme autant de toiles de grands peintres (on pense notamment à Vermeer). Un travail pictural de haut vol.
7
10
son
La spatialisation se fait discrète pour ce 5.1 en VO et VF, les canaux avant étant bien plus sollicités que les enceintes arrière. Mais il faut avouer que le film ne se prête pas aux démonstrations techniques. Qu’il s’agisse des voix ou des quelques chansons (dont un a cappella de Mozart par un groupe de jeunes hommes), le rendu est clair et brillant, notamment dans les aigus. Une bande‑son feutrée, misant sur la subtilité et l’intimisme des situations.
7
10
bonus
- Courts métrages en SD : A Girl's Own Story, Passionless Moments et Peel (45')
- Working with Jane en SD (26')
- Scènes coupées en SD (2')
- Film-annonce en HD (2')
- Galerie photos en HD (2')
Les scènes coupées, totalisant moins de deux minutes, ne sont pas d’un grand intérêt. En revanche, les fans de Jane Campion trouveront leur bonheur dans le supplément Working with Jane, making of dans lequel la réalisatrice dévoile quelques facettes de sa personnalité, ainsi que ses « techniques » de travail. On la voit à l’œuvre dans la recherche de la beauté, on comprend que l’esthétique d’un plan n’est vraiment pas due au hasard… Souple sur le jeu de ses acteurs, Jane Campion se fait aussi perfectionniste pour obtenir la scène parfaite. Pour prolonger la découverte de son œuvre, trois courts métrages sont proposés (dont Peel, Palme d’or du Meilleur court métrage en 1986). Il ne manquait plus qu’un commentaire audio !
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