Breaking Bad saison 2
Alors que le tandem White/Jesse fonctionne tant bien que mal, que leur trafic de drogue prend de l’ampleur (voir test de Breaking Bad saison 1), Walter a de plus en plus de mal à cacher la vérité à sa femme, son fils et Hank, son beau‑frère flic à la brigade des stup. La situation est d’autant plus pénible qu’il doit dans le même temps lutter contre son cancer des poumons.
Énigmatique, fascinante et immersive, la seconde saison de Breaking Bad l’est dès le préambule du premier épisode. Un petit ours en peluche calciné flotte à la surface de la piscine de Walter White. Signe annonciateur d’une catastrophe, métaphore de l’innocence perdue ou symbole du mal qui ronge notre héros ? Quoi qu’il en soit, la descente aux enfers initiée à la première saison ne fait que commencer et risque fort de monter crescendo au fil de ces treize nouveaux épisodes.
Plus imprévisible que jamais, Vince Gilligan, auteur de la série, explore des terrains inattendus et propose bien souvent des scènes jubilatoires d’une rare intensité. Les préoccupations du héros deviennent par extension les nôtres. Même si les moyens qu’il choisit pour y parvenir sont extrêmes, l’interaction est totale. On finit inexorablement par pardonner ses écarts de conduite, jusqu’au final bouleversant où il bascule du côté obscur. Des actes qui justifient plus que jamais le titre de la série (« mal tourner »).
Cette saison 2 tient donc toutes ses promesses, les comédiens sont tous éblouissants et prennent une densité rare au fur et à mesure que le récit révèle ses nuances et ses enjeux. La saison n’est jamais répétitive et son audace complétement cathartique. Un monument du monde télévisuel.