Breaking Bad saison 1
Walter White (Bryan Cranston), 50 ans, est professeur de chimie dans un lycée du Nouveau-Mexique. Pour subvenir aux besoins de Skyler (Anna Gunn), sa femme enceinte, et de Walt (Rj Mitte), son fils handicapé, il est obligé de travailler double. Son quotidien déjà morose devient carrément noir lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer des poumons incurable. Les médecins ne lui donnent pas plus de deux ans à vivre. Animé par une motivation inédite, Walter va désespérément chercher un moyen de mettre sa famille à l’abri du besoin. Très vite, il ne voit plus qu’une solution pour réunir rapidement beaucoup d’argent : mettre ses connaissances de chimie à profit pour fabriquer et vendre de la drogue de synthèse.
Depuis son lancement en catimini sur la chaîne américaine AMC (qui diffuse aussi Mad Men), Breaking Bad est devenue en moins de trois ans un phénomène médiatique, artistique et passionnel incroyable. Très certainement la nouvelle référence de toute une génération de « TVsérieraptors ». Tandis que les téléspectateurs plébiscitent la série dont les audiences ne cessent de croître (elles doublent carrément d’une saison à l’autre), la profession est unanime.
Dans la catégorie Meilleur acteur dans un premier rôle dramatique, Bryan Cranston, qui interprète le héros, a remporté pour la troisième fois de suite un Emmy Award. Historique. Aaron Paul, son jeune partenaire dans la série, décroche quant à lui sa première récompense : Meilleur second rôle dans une série dramatique. D'ailleurs, après trois saisons, 33 épisodes et une quatrième en cours d’écriture, les spécialistes du monde entier s’accordent déjà pour dire qu’il y aura un avant et un après Breaking Bad.
Peinture au vitriol d’une Amérique qui ne sait quoi faire de ses brebis souffrantes et lessivées qui finissent par s’égarer, Breaking Bad est aussi une critique d’une société rendue malade par la convoitise de l’argent. Ultime retranchement avant la mort, l’argent est‑il le seul moteur encore capable de fonctionner, alors qu’il n’y a plus d’espoir ? La quête d’argent de White est comme le réflexe d’un homme qui a passé sa vie à survivre, et qui commence à vivre quand il apprend qu’il est condamné. Sa nature profonde est le Mal, et ce Mal le dévore tout autant que les métastases qui envahissent son organisme.
La force de la série n’est pas l’affaire d’un seul personnage, mais de plusieurs, Que ce soit Jesse Pinkman (Aaron Paul), Hank Schrader (Dean Morris), Skyler (Anna Gunn) ou Walt (RJ Mitte), tous les seconds rôles sont essentiels à la série. Ils y apportent nuance, contraste, crédibilité et émotion. Autre point fort du show, sa mise en scène, dont la moindre séquence regorge d'idées brillantes, souvent bien plus que dans un film de cinéma tout entier. Audacieux et peu académiques, certains épisodes confinent au génie et forcent le respect. Et si la série aime prendre son temps, elle ménage aussi ses effets. Quand l’action se déclenche, elle se fait implacable, fulgurante, explosive et… tellement jouissive. Plus le temps passe et plus les pré-génériques de chaque épisode deviennent des morceaux de bravoure, des œuvres d’art cathodiques. C’est suffisamment rare pour être signalé.
Bref, Breaking Bad est comme la drogue que fabrique son personnage : elle rend accroc dès les premières minutes. Petit plus non négligeable, elle n’est pas dangereuse pour la santé, donc à consommer sans aucune modération.