par Jean-Baptiste Thoret
26 avril 2011 - 10h50

À bout portant

année
2010
Réalisateur
InterprètesGilles Lellouche, Roschdy Zem, Gérard Lanvin, Elena Anaya, Pierre Benoist
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Que se passe‑t‑il lorsque le cinéma français s’essaie au thriller d’action ? À bout portant apporte une réponse moyenne : tout ressemble ici à un film de série hollywoodien moyen, mais tout dissemble aussi : Gérard Lanvin prête ses traits patibulaires au méchant flic de service et ne connaît qu’une seule expression pendant tout le film (mâchoire serrée, sourcils froncés), Gilles Lellouche halète bruyamment pour nous prouver qu’il fait beaucoup d’efforts, et la vie du commissariat ressemble à un épisode de PJ.

De quoi s’agit‑il ? D’un apprenti infirmier, Samuel, dont la femme enceinte se fait kidnapper. Notre pigeon a alors trois heures pour la retrouver, faire équipe avec une grande figure du banditisme (Roschdy Zem), démanteler un réseau de flics véreux et se transformer en Bruce Willis.

Réalisé par Fred Cavayé (Pour elle), À bout portant n’est qu’une petite série B sympathique qui manque singulièrement de vision. Impersonnelle et inutilement agitée, la mise en scène de Cavayé, sous l'influence constante des séries télévisées US type 24 heures et de la trilogie Jason Bourne, n’arrange guère les choses.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/04/2011
image
BD-50, 84', toutes zones
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
8
10
image
Dotée de bleus d'acier et de noirs corsés, cette image très typée fait le job avec beaucoup d'application. Et même si d'étranges minuscules points blancs pointent parfois le bout de leur pixel, le rendu n'en reste pas moins techniquement de haute volée. Après, esthétiquement, il faudra faire avec cette « froideur » un peu artificielle, mais on apprécie les décors et les contrastes puissants. Une vraie identité visuelle.
8
10
son
Il n'y a pas que du côté de l'action que les références à Jason Bourne abondent (mêmes courses‑poursuites, même saut d'immeuble à immeuble)… La musique est aussi très très ressemblante. Même les profanes reconnaîtront immédiatement le thème. À part cela, l'ensemble est plutôt efficace avec son lot de détails, de basses et d'effets arrière ciblés. Un travail de design sonore qui porte ses fruits et aide grandement à plonger au cœur de l'action. Bonne piste stéréo par ailleurs.
8
10
bonus
- « Les ouais ouais de Fred Cavayé (ne veulent pas forcément dire non) » : making of en HD
- Commentaires audio de Fred Cavayé et Guillaume Lemans (50')
- Bandes-annonces
Voici un making of qui porte bien son nom (pour une fois). On le doit à François‑Régis Jeanne, qui a suivi le tournage (mais pas les repérages) pour ne garder que les moments les plus intenses, notamment les prises de vues de la première scène du film à la toute fin du tournage. Cinq minutes pour mettre en boîte une scène autoroutière à deux doigts de la réouverture aux voitures : il n'en fallait pas plus pour faire craquer Fred Cavayé… Petit moment de pression commenté à froid par l'intéressé. Un excellent bonus complété des commentaires du réalisateur et de son scénariste, Guillaume Lemans. Et le tour de la question est bouclé.
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