À bout portant
Que se passe‑t‑il lorsque le cinéma français s’essaie au thriller d’action ? À bout portant apporte une réponse moyenne : tout ressemble ici à un film de série hollywoodien moyen, mais tout dissemble aussi : Gérard Lanvin prête ses traits patibulaires au méchant flic de service et ne connaît qu’une seule expression pendant tout le film (mâchoire serrée, sourcils froncés), Gilles Lellouche halète bruyamment pour nous prouver qu’il fait beaucoup d’efforts, et la vie du commissariat ressemble à un épisode de PJ.
De quoi s’agit‑il ? D’un apprenti infirmier, Samuel, dont la femme enceinte se fait kidnapper. Notre pigeon a alors trois heures pour la retrouver, faire équipe avec une grande figure du banditisme (Roschdy Zem), démanteler un réseau de flics véreux et se transformer en Bruce Willis.
Réalisé par Fred Cavayé (Pour elle), À bout portant n’est qu’une petite série B sympathique qui manque singulièrement de vision. Impersonnelle et inutilement agitée, la mise en scène de Cavayé, sous l'influence constante des séries télévisées US type 24 heures et de la trilogie Jason Bourne, n’arrange guère les choses.