Bored to Death saison 1
Quand Suzanne (Olivia Thirlby), sa petite amie, décide de le quitter parce qu’il boit beaucoup trop de vin blanc et force sur la marijuana, Jonathan Ames (Jason Schwartzman) est désespéré. Maladroit, névrosé et écrivain en panne d’inspiration, il décide de tromper son ennui en devenant détective privé à New York. Tout comme le héros du roman qu’il est justement en train de lire…
En faisant référence au roman intitulé Farewell my Lovely de Raymond Chandler, auteur de polars et scénariste à Hollywood (on lui doit notamment le scénario d’Assurance sur la mort, chef‑d’œuvre noir de Billy Wilder avec Barbara Stanwick et Edward G. Robinson), Jonathan Ames, le créateur de la série qui porte donc le même nom que son personnage, renvoie directement à un univers qu’il affectionne particulièrement, celui des romans noirs classiques mettant en scène des personnages de détectives privés.
S’il remplace les incontournables habituels accessoires du décorum « à la Chinatown » (ici, point de verres de bourbon ni de cigarettes, mais rasades de vin blanc et pétards de marijuana), il réussit à en restituer parfaitement l’essence. Les dialogues gentiment désuets sont parfaitement ciselés et chaque épisode nous offre une galerie de héros aussi singuliers qu’hilarants. Même les intrigues (enlèvements et adultères en rafale), les décors (bars, hôtels miteux) et les situations (filatures, enquêtes) sont autant de repaires incontournables des romans de l’ancienne époque.
Traiter tous ces éléments aujourd’hui était un pari risqué que l’auteur remporte haut la main. Il faut dire qu'il est aidé dans l’exercice par une pléiade de comédiens au sommet de leur forme. Aux côtés de l’excellent Jason Schwartzman qui incarne Ames (Marie-Antoinette), on retrouve un Ted Dawson (Damages) dans la peau de son patron has been et Zach Galifianakis (Very Bad Trip) dans celle de son meilleur ami totalement déjanté. Fort du succès de la première saison, la chaîne américaine HBO a déjà commandé une deuxième fournée, attendue avec impatience.