Borderlands
Lilith, une chasseuse de primes, revient à contrecœur sur sa planète natale, Pandore, pour retrouver la fille disparue d'Atlas, l’homme le plus puissant de l’univers.
Jeu est un autre
Encore une adaptation d’un jeu vidéo pour le grand écran et encore un film raté. Et dans les grandes longueurs (dans tous les sens du terme). Réalisé par le pope des films d’horreur décevants, Eli Roth (The Green Inferno, Knock Knock, Hostel I & II), Borderlands est un mystère en soi.
Pour plaire au public familial, les excès du jeu ont été aseptisés, et pour ne pas froisser la fan base, le film fait semblant d’être subversif à coups de vannes scato et d’une héroïne qui se la joue badass, de loin. Sans surprise, cette mayonnaise ne prend jamais, d’autant plus que le scénario est assez incompréhensible quand il n’est pas ultra‑prévisible. Il mélange les jeux vidéo de la saga au mépris d’une quelconque cohérence et transforme ses héros pour les rendre plus bankable et surtout plus lisses.
Véritable oxymore cinématographique, ce Borderlands ne serait pas trop déplaisant s’il y avait au moins une once d’âme derrière la caméra, aux manettes (lol) ou mieux en salle de montage. Malheureusement, non. Le réalisateur est obligé de convoquer une voix off redondante pour tenter d'expliquer cet amas de vide, oubliant au passant la notion de point de vue quand il agrège ses (trop) nombreux plans. Notamment lors de ses scènes qui n’ont d’action que de non. Bref, il n’y a pas grand‑chose à sauver. Quand en plus la direction artistique sature toutes les couleurs à rendre aveugle un daltonien, que le département costume semble être la dernière roue du carrosse de cette production post‑apo/cyberpunk et que les SFX sont à l’avenant. Aïe !
Bordel land
Reste évidemment le gros morceau du film : son casting all star. Cate Blanchett, Kevin Hart, Jamie Lee Curtis ou Jack Black (en voix). Sans doute qu’Eli Rot leur avait vendu un Suicide Squad/Gardiens de la galaxie arty, mais on se demande tout de même (appât du gain mis à part) ce qu'ils sont allés faire dans cette galère.
On saluera tout de même l’audace de ce casting pas du tout formaté blockbuster, puisqu’avec/malgré ses deux Oscars (huit nominations), Cate Blanchett n’était sans doute pas l’actrice la plus cotée auprès du public à qui s'adresse le film. Tout comme Jamie Lee Curtis (un Oscar), qui parle certainement plus à la génération des Boomers. Reste que les acteurs ne semblent ne pas comprendre grand‑chose à ce qu’ils jouent et sont visiblement en mode minimum syndical.
En somme, Borderlands est au mieux un film d’avion : à voir pour passer le temps entre un plateau‑repas et un voisin qui nous passe dessus pour aller aux toilettes. Au pire, une punition cinématographique.