Bonté divine
Débarqué sur une petite île croate, le Père Fabijan (Kresimir Mikic) a la charge de s’occuper de la paroisse locale. Perturbé par le taux décroissant de natalité, il se donne pour mission de repeupler l’île, avec la complicité d’un pharmacien et du très religieux Petar (Niksa Butijer), vendeur de préservatifs bien décidé à percer tout son stock.
Adaptation de la pièce éponyme écrite en 1999 par Mate Matistic, meilleur ami du réalisateur Vinko Bresan, Bonté divine met une galerie de personnages haut en couleur entre les mains (très habiles pour faire des trous) d’un jeune prêtre aussi idéaliste que peu soucieux des conséquences. Car, bien sûr, une telle initiative apporte son lot de situations cocasses, allant du mariage forcé au règlement de comptes à l’ancienne. Les us et coutumes balkano‑insulaires s’invitent au détour de funérailles mouvementées ou de prêches finalement pas très catholiques.
Exploité dans 32 pays, cet authentique petit bijou de subversion et de fantaisie est le plus gros succès au box‑office croate depuis l’indépendance du pays. Il obtient le soutien du journal satirique Charlie Hebdo lors de sa sortie en France. Il faut dire que cette comédie irrévérencieuse, saupoudrée d’humour noir, avait particulièrement tapé dans l’œil de Charb, qui caricatura le Père Fabijan auréolé d’une capote.