Bon à tirer
Rick (Owen Wilson) et Fred (Jason Sudeikis) sont les meilleurs amis du monde. Mariés depuis une bonne vingtaine d’années, ils semblent davantage préoccupés par les formes voluptueuses des jeunes filles que par leur vie conjugale.
Conscientes de leur obsession du sexe, leurs femmes décident alors de leur donner un « bon à tirer », soit une semaine durant laquelle ils auront la liberté totale en matière de coucheries et autres expériences potentielles. D’abord ravis de cette mesure, ils ne tardent pas, toutefois, à réaliser leur décalage avec le monde du sexe, de la drague et des bimbos. Entre leurs désirs et la réalité, le fossé est immense.
Pour leur grand retour, les frères Farrelly (Mary à tout prix, Deux en un, Faux éloge du mariage) s’attardent sur le drame de quadragénaires obnubilés par le sexe et contrariés de ne pouvoir en consommer davantage. Le fameux « bon à tirer » connote ainsi la dimension castratrice du mariage, puisque lui seul détient le pouvoir de déresponsabiliser nos deux comparses, et ce, quel que soit le tournant que prendra leur petite semaine de faux célibat.
Comble de la liberté enfin retrouvée : les fantasmes de pépés aux gros seins sont convertis en plans foireux et leur chambre de motel ressemble davantage à un repaire de losers boulimiques qu’à un baisodrome. Des gags hilarants, des situations cuisinées avec un humour potache, dommage néanmoins que ce Very Bad Trip version Farrelly ne s’émancipe guère d’une morale puritaine et d’un retour à l’ordre bien trop sage.