Boardwalk Empire saison 1
Tout commence le 6 janvier 1920, lorsque le traité sur la Prohibition est voté. Mais dans le casino d’Atlantic City, sorte de Las Vegas balnéaire, les huiles de la ville fêtent l’événement en grande pompe.
Et pour cause, l’interdiction d’alcool ouvre la possibilité d’un trafic monstre sur lequel Nucky Thomson (formidable Steve Buscemi), trésorier et homme influent de la ville, va tenter de régner, aidé par son homme de main (Michael Pitt) et son shérif de frère. Mais les clans mafieux se multiplient, Chicago voit l’éclosion d’un certain Al Capone, les bootleggers prolifèrent dans tous le pays (les contrebandiers) et le marché des substances illicites en attire plus d'un.
Adapté d’un livre de Nelson Johnson et écrit par Terence Winter, le créateur des Soprano, Boardwalk Empire constitue d’abord une pierre supplémentaire apportée à l’édifice mafieux de Scorsese mais, loin de la violence explosive des Affranchis ou des Infiltrés, celle de Boardwalk s’opère de façon feutrée, entre officines privées et meetings politiques.
On sent bien que Scorsese a voulu éviter la redite et signe ici une fresque ambitieuse qui reconstitue à merveille l’une des grandes périodes de mutation de l’Amérique (le capitalisme à grande échelle, la corruption grandissante ou l’inexorable libération des mœurs, donnant lieu à quelques séquences particulièrement audacieuses pour une production télévisée), où chacun tente de trouver sa place au soleil.
Époustouflant, le casting de la série contribue largement à la réussite de cette première saison dont on attend, avec impatience, la suite. Indispensable.