Blue Jasmine
Jasmine voit sa vie voler en éclats. Divorcée d'un riche escroc, elle est contrainte de quitter l’univers raffiné où elle évoluait pour redémarrer à zéro. Elle demande à sa sœur Ginger, dont l’ex‑mari a été ruiné par son époux, de l’héberger le temps de remettre de l’ordre dans sa vie.
Flash news : Woody Allen reprend goût à son époque ! Finies les incursions nostalgiques et un brin passéistes du genre Minuit à Paris. Dans Blue Jasmine, clairement inspiré de l’escroquerie de Bernard Madoff, il croque une femme d’aujourd’hui en pleine dégringolade sociale.
Bonne nouvelle : pour incarner son héroïne, le réalisateur a eu l’excellente idée d’engager Cate Blanchett. Mauvaise nouvelle : la qualité de plume de Woody Allen scénariste ne tient clairement plus le rythme effréné d’un long métrage par an. Dialogues médiocres voire caricaturaux, situations convenues ou sous‑exploitées, le génial réalisateur de Crimes et délits ou de Match Point vide peu à peu son propos à coups d'approximations.
Sa chronique cruelle et cynique prend eau de toute part et la chose est d’autant plus regrettable que Cate Blanchett réussit, quant à elle, une interprétation exceptionnelle, jonglant entre subtilité, dépression et folie pour donner une chair dense à un personnage antipathique qu'on aurait adoré détester. Là réside peut‑être le problème : Woody Allen scénariste accorde lui-même si peu de circonstances atténuantes à Jasmine, qu'Allen réalisateur filme son naufrage dans une indifférence polie. On est forcé de le suivre...