Bloodline saison 1
Les secrets aiment être enfermés, cachés, oubliés dans un coin pendant de longues années. Pourrissant et se nourrissant des sombres histoires de famille ou d'argent (les deux, c'est encore mieux). Et quand ils se montrent enfin au grand jour, au moment où l'on s'y attend le moins, la déflagration est d'une telle violence qu'ils ne laissent personne indemne.
C'est ce qui va arriver à l'éminente famille Rayburn, propriétaire d'un splendide hôtel sur les îles Keys en Floride. Entre plages paradisiaques et mangrove épaisse, dans la chaleur moite de cette langue de sable léchant le golfe du Mexique, la vie de toute une famille va basculer le jour où le frère honni revient au bercail après des années d'absence. Les bras chargés de cadeaux empoisonnés.
Série originale Netflix que l'on doit aux auteurs de l'excellente série Damages avec Glenn Close, Bloodline en reprend un des thèmes principaux ‑la vengeance‑ et l'exploite à l'échelle d'une famille entière. Ne cédant à aucune facilité, osant un non‑rythme à contre‑courant de la production actuelle et s'adressant avant tout à un public mûr, les auteurs composent dans un cadre sublime une ambiance étrangement mortifère faite de flash‑forwards énigmatiques et puissants.
Une série qui se mérite donc et qui, malgré son réel problème de rythme au départ, sait nous happer sur ses cinq derniers épisodes. Mention spéciale, comme d'habitude, à Kyle Chandler (mémorable coach Eric Taylor dans Friday Night Lights) et Sissy Spacek (Carrie) en mère dévouée et bienveillante, en apparence.