Blood Snow
Air connu : six amis partent se détendre quelques jours dans un chalet isolé dans une forêt enneigée. Mais une légende circule sur ce coin de montagne : des colons bloqués par une tempête s’y seraient naguère livrés au cannibalisme. Depuis, leur esprit hanterait les lieux, rendant fou quiconque resterait trop longtemps exposé à leur néfaste influence. Une légende qui n’émeut guère nos six vacanciers, jusqu’à ce que l’un d’eux se mette à avoir des visions…
Vous n’avez pas réussi à réprimer un bâillement à la lecture du résumé ci-dessus ? Vous n’y parviendrez pas davantage à la vision du film lui‑même… Archétype de la micro‑production au budget aussi rachitique que le talent ou l’imagination de ses instigateurs, Blood Snow tente simplement de nous refaire le coup d’Evil Dead : un lieu isolé et des quidams menacés par une force surnaturelle. Sauf que le réalisateur Jason Robert Stephens n’a pas le génie de Sam Raimi. Si ce dernier avait réussi à transcender son microscopique budget par une inventivité de tous les instants, Blood Snow se contente de quelques maquillages et autres éclaboussures sanglantes pour illustrer son récit. Le reste n’est que bavardages entre personnages inintéressants, pas toujours très bien joués par une troupe d’illustres inconnus, si l’on excepte l’incroyable Michael Berryman (La colline a des yeux), caution « culte » qui n’apporte pas grand‑chose au schmilblick, et James Kyson-Lee, connu pour son rôle récurrent dans la série Heroes.
Seul intérêt de Blood Snow, une tentative pas forcément intentionnelle (puisque certainement induite par le manque d’argent) de brouiller la frontière entre le surnaturel et le thriller psychologique : les fantômes n’agissent pas directement sur leurs victimes, mais s’emploient à rendre fou l’un des six vacanciers, le poussant à s’attaquer à ses compagnons d’infortune. Une idée qui aurait pu donner lieu à un vrai suspense si elle avait été maniée avec plus de subtilité, et surtout illustrée par une mise en scène moins fainéante. Car c’est bien la réalisation qui enfonce ici l’ultime clou de la médiocrité : on assiste parfois à des moments de comédie involontaire, notamment au début, lors de la chute censément périlleuse de l’une des protagonistes, qui hurle comme si elle était tombée de 5 mètres de haut et était suspendue à une falaise abrupte, alors qu’elle a roulé par terre avant de rester allongée dans un trou de 30 centimètres… Ou alors, Blood Snow est un film comique, et nous n’avons aucun humour !