par Laurence Mijoin
27 mai 2011 - 12h43

Blood Island

VO
Bedevilled
année
2010
Réalisateur
InterprètesSeo Yeong-Hie, Ji Seong-Won, Hwang Min-Ho
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Trentenaire séduisante et dynamique, Hae‑Won se voit contrainte de prendre des congés après s'être comportée de manière agressive à son travail. Elle quitte donc Séoul pour Moodo, l'île où elle passait ses vacances quand elle était enfant. Elle y retrouve son amie de l'époque, Bok‑Nam, jeune mère traitée comme une moins que rien par les habitants du village. Tous la considèrent comme une traînée, prétendant ne pas connaître l'identité du père de sa petite fille. En réalité, cette dernière est l'enfant d'un viol collectif. Lasse de subir les humiliations et les violences de cette micro‑société machiste et misogyne, où les femmes elles‑mêmes approuvent la suprématie du mâle, Bok‑Nam va tenter de s'échapper de l'île…

Maladroitement retitré Blood Island pour sa sortie en vidéo, ce film sud‑coréen, connu des festivaliers sous le nom de Bedevilled (il a décroché le Grand Prix du dernier Festival de Gérardmer), parvient à mêler les genres et les thématiques avec une habileté et un dosage savant dont les cinéastes sud‑coréens semblent avoir le secret. Démarrant sous le signe de la chronique sociale relatant les déséquilibres et les souffrances de la société sud‑coréenne (opposition entre ville et monde rural, misogynie, métropoles impersonnelles face à des campagnes engoncées dans leurs traditions, mutisme face au mal), ce drame verse dans l'horreur pure dans son dernier quart, se muant en slasher pur jus. La vengeance, cathartique et sanglante, est ponctuée de réels moments de poésie, les éléments de la nature (la pluie, le vent, le soleil, les végétaux) semblant s'allier à une héroïne tentant de se libérer de ses chaînes.

Certes, comme souvent dans le cinéma de genre sud‑coréen, on assiste à une sorte de film‑somme, le metteur en scène (assistant‑réalisateur de Kim Ki‑Duk sur Samaria), qui livre ici son premier long métrage, versant souvent dans l'excès et un certain manichéisme (tous les hommes ou presque sont des pourris). Mais Blood Island, au‑delà de sa charge sociale, apparaît plus comme une allégorie à la lisière du fantastique que comme une œuvre ouvertement réaliste.

Frontal, cru, bouleversant, ce morceau de bravoure unique en son genre (car s'affranchissant justement des codes des genres abordés) s'achève en apothéose, dans l'outrance et dans la poésie.

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Bedevilled
- de 16 ans
Prix : 19,99 €
disponibilité
03/05/2011
image
BD-50, 115', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Coréen DTS-HD Master Audio 5.1
Coréen DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français
7
10
image
Inédit en salles, Blood Island bénéficie en contrepartie d'une belle copie, dotée d'une définition irréprochable, de contrastes soignés, de noirs profonds, de teintes soutenues mettant en valeur la nature à la fois belle et sauvage de la fameuse île, et d'une profondeur de champ remarquable qui accentue le relief de l'image. Si les scènes en pleine lumière se montrent très satisfaisantes, les séquences dans la pénombre trahissent toutefois le manque de soin apporté à cette copie, révélant des dégradés mal gérés et des stries verticales sur ces mêmes zones. Un point négatif qui porte préjudice à cette édition, par ailleurs très convaincante.
7
10
son
Qu'il s'agisse de la stéréo ou du DTS‑HD Master Audio 5.1, on conseillera les versions coréennes en priorité, les doublages français ne parvenant pas à retranscrire les mêmes émotions qu'en VO. Mais en coréen comme en VF, les pistes 5.1 se montrent claires et dynamiques (avec un volume nettement plus élevé en français, toutefois sans différence notable au niveau de la spatialisation), proposant une belle répartition des musiques, très enveloppantes, et des dialogues ciselés. En revanche, on est un peu déçus par la timidité des canaux arrière, très peu sollicités alors que les bruits de la nature se prêtaient parfaitement à une répartition sur l'ensemble des enceintes. Les deux pistes stéréo, dynamiques et précises, remplissent parfaitement leur office.
3
10
bonus
- Présentation du film par Charles Tesson (2')
- Galerie de photos
Bien trop courte, cette présentation du film par le critique Charles Tesson s'avère néanmoins pertinente, malgré une qualité sonore très décevante. On apprécie la galerie de photos, qui permet de contempler le magnifique travail de composition et de photographie de certaines scènes clefs du film, mais ces deux suppléments, très limités, nous laissent sur notre faim.
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