Blonde sur ordonnance
Doug, pharmacien écrasé par sa femme et son beau‑père, rencontre la superbe Elizabeth, femme elle aussi mal mariée qui va l'initier à l'usage immodéré de médicaments pour améliorer son humeur et sa situation.
On ne saura jamais pourquoi ce film approximativement intitulé en VO « Améliorer sa vie grâce à la chimie » porte en France un titre aussi idiot et hors sujet que Blonde sur ordonnance. Passons donc, même si cette nonchalance trouve par ailleurs beaucoup d'échos dans le traitement de l'image du film (nous y reviendrons).
Pour le reste, faisons court : malgré un Sam Rockwell habituellement très bon (Confessions d'un homme dangereux) mais ici complètement éteint, en dépit d'une Olivia Wilde (la N°13 de Docteur House) superbe mais trop glaciale pour dégager la moindre sensualité, nonobstant même les efforts d'une Michelle Monaghan qui, elle, réussit à être amusante dans l'excès, le film ne démarre jamais.
Comme la vie monotone de Doug, les péripéties attendues s'enchaînent. Et comme Doug lui‑même, on ne ressent rien. Cette variation masculine et camée sur des thèmes proches de Desperate Housewives a beau vouloir jouer à la fois aux tables de la comédie et de la chronique acide, elle ne trouve jamais la bonne tonalité. La réalisation impersonnelle en diable (la course à vélo) améliore d'autant moins la situation qu'elle saute souvent à pieds joints dans les pires clichés (la balade nocturne de Doug et son fils, l'invraisemblable final).
Le passage ponctuel ‑et très gadget‑ de super‑stars (Jane Fonda en narratrice, Ray Liotta en guest) ne réveille pas plus la torpeur dans laquelle sombrent le film et le spectateur. Blonde sur ordonnance est suprêmement ennuyeux et aucun médicament sur Terre ne pourrait y changer quelque chose…