Blindman, le justicier aveugle
Touche‑à‑tout du cinéma de genre transalpin des années 1960 et 1970, Ferdinando Baldi (T’as le bonjour de Trinita, Le dernier des salauds) transpose ici dans l’univers du western italien la légende japonaise de Zatoichi, le fameux samouraï aveugle. Nous sommes en 1971 et le genre brûle de ses derniers feux.
Produit par le manager des Beatles (Ringo Starr joue ici le frère du bad guy), Blindman raconte l’histoire abracadabrante mais follement inventive d’un pistolero aveugle (joué par Tony Anthony, le point faible du film) qui va tout faire pour récupérer un convoi de 50 femmes que vient de lui dérober un certain Domingo.
Mélange d’humour (le héros possède un cheval digne de Jolly Jumper) et d’extrême violence, de séquences psychédéliques (la traque des femmes dans le désert par des hordes de hippies hilares vaut absolument le détour) et de gags qui tombent à plat, Blindman lorgne aussi vers le surréalisme et le « djangisme » de Corbucci.
Objet inclassable mis en musique par le formidable Stelvio Cipriani, voici une perle rare du western italien qui, en 102 minutes intenses, cumule à peu près tous les ingrédients du genre. Un must.