Black Sea
Robinson, capitaine de sous‑marin expérimenté mais brutalement limogé, croit tenir sa revanche avec une mission difficile. Retrouver au fond de la mer Noire un U-Boot allemand chargé d’or coulé durant la Seconde Guerre mondiale. Robinson dégotte un financier, monte un équipage de marins britanniques et russes au chômage puis embarque dans un submersible rongé par la rouille.
Un film paradoxal. Côté pile, le savoir‑faire indéniable de Kevin Macdonald (Le dernier roi d’Écosse, Marley) en matière de cadrage et d’image, un Jude Law intensément immergé dans son rôle (Robinson) et une mise en scène réaliste et flippante des dangers des profondeurs. Côté face, un scénario dont le vernis malin ne tient pas 20 minutes tant il fait avancer le récit à coups de subterfuges gros comme des câbles.
C’est là, pour filer la métaphore sous‑marine, que le bateau prend l’eau. À chaque fois, il faut un événement invraisemblable ou caricatural pour faire redémarrer l’action, après quoi le réalisateur et les acteurs, plutôt bons, font leur job. Le procédé peut passer pour la première grosse mise en danger de l’équipage, mais quand il se répète à au moins trois reprises, on se dit que le scénariste ne s’est pas foulé. Il a d’autant moins fait le job qu’il aurait aisément pu faire progresser le récit en dessinant un vrai huis clos psychologique entre les sous‑mariniers désespérés qui se transforment en « casseurs » d’épaves, au lieu de ne les employer pour la plupart que comme des silhouettes mal dégrossies.
À défaut d’y croire, on reste néanmoins jusqu’au bout pour profiter de quelques séquences bien menées comme le premier accident du sous‑marin et l’inexorable « retraite » montrée dans le final.