Big Love saison 1
Salt Lake City. Bill Henrickson est un homme d’affaires efficace, un mari comblé par trois femmes amoureuses et un père adoré par sept enfants. S’il vit très bien sa polygamie, son entourage n’a pas la même tolérance. Toute sa famille est obligée de se cacher et de mentir en permanence.
Il fallait l’audace de la chaîne américaine HBO pour construire un récit autour de la polygamie, sujet extrêmement sensible aux États-Unis. Les Mormons représentent la quatrième communauté religieuse du pays. Grâce au talent de ses auteurs, Will Scheffer et Mark V. Olsen, la série s’enferme nullement dans un registre bassement provocateur, mais se sert d'un sujet sulfureux pour construire des personnages denses et des intrigues passionnantes. Au fur et à mesure des épisodes, une réflexion sur la liberté de culte, la tolérance et l’amour prend doucement forme.
Si la série est souvent drôle (trois femmes et sept enfants, bonjour la galère), elle met aussi en exergue la paranoïa rampante qui règne aux États-Unis depuis les attentats du 11 septembre, où tout le monde soupçonne tout le monde de n’importe quoi. Dans ce contexte, la peur de l’autre et de la différence oblige la famille Henrickson à mentir et à taire son essence. Servie par un casting particulièrement savoureux, la première saison de Big Love flirte avec les meilleures séries du même genre et brosse le portrait de personnages différents, mais au combien attachants.