Bienvenue parmi nous
Taillandier (Patrick Chesnais) est un peintre en crise, d’ailleurs, il ne peint plus et a bien du mal à supporter toute l’attention que sa famille lui porte. Alors un soir, il décide de partir et de mettre fin à ses jours avec un fusil de chasse. Mais il n’y parvient pas, roule sous la pluie et rencontre Marylou (Jeanne Lambert), une adolescente en rupture familiale. On le voit venir gros comme une maison : c'est parti pour une histoire d’antagonisme générationnel sur fond de quête identitaire.
Marylou et Taillandier se sont bien trouvés, l’un et l’autre en guerre contre le souvenir d’une grand‑mère disparue ou d’une mère accusatrice. En apparence, leur caractère bien trempé ne favorise nullement une entente mutuelle, mais la solution scénaristique consiste juste à mettre à l’épreuve ces contradictions pour aboutir à une complémentarité, teintée de filiation.
Une entreprise lourdement prévisible et une façon d’aborder la jeunesse avec trente ans de retard. Peut‑être est‑ce la raison pour laquelle l’interprétation de Jeanne Lambert suinte les mimiques et crises d’hystérie de Sophie Marceau (Vic) dans La boum (Claude Pinoteau, 1980). Jean Becker a connu des jours meilleurs.